
L’or réagit au chahut de Donald Trump avec la Fed

Les prix de l’or ont atteint mardi leur plus haut niveau en plus de deux semaines, après que le président américain Donald Trump a annoncé qu’il limogeait la gouverneure de la Réserve fédérale Lisa Cook, une décision perçue par beaucoup comme une atteinte à l’indépendance de la banque centrale et une atteinte à la confiance dans les actifs américains.
L’or au comptant était en hausse de 0,4% à 3 379,05 dollars l’once, à l’ouverture des marchés européen, après avoir atteint son plus haut niveau depuis le 11 août plus tôt dans la séance. Les contrats à terme sur l’or américain pour livraison en décembre ont augmenté de 0,3% à 3.425,80 dollars.
Le métal jaune a connu une première quinzaine d’août très agitée lors de l'épisode des droits de douane avec la Suisse. Mais lundi, les motifs de vigilance sont changé de thématique lorsque Donald Trump a pris la mesure sans précédent de licencier Lisa Cook en raison de plaintes pour irrégularités dans les emprunts hypothécaires.
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Interventionnisme
«Les investisseurs voient la décision de Trump comme une tentative d’obtenir une majorité accommodante au sein de la Fed... mettant en péril l’indépendance de la Fed et ajoutant de l’incertitude sur les marchés, avec pour résultat que les investisseurs achètent de l’or», a déclaré Carlo Alberto De Casa, analyste externe chez Swissquote. «Trump a une fois de plus mis les traders un peu sur les nerfs avec ses commentaires sur Cook, ce qui a entraîné une augmentation des flux d’or vers des valeurs refuges aujourd’hui», a déclaré Tim Waterer, analyste en chef du marché chez KCM Trade. « On a le sentiment que Trump pourrait remodeler la Fed en une institution plus accommodante, et toute dépréciation du dollar ou baisse des rendements qui en résulterait conviendrait probablement à l’or. »
Les lingots, outils de réserve, ont tendance à bien se comporter dans un environnement de taux d’intérêt bas et en période d’incertitude économique.
Le SPDR Gold Trust, le plus grand ETF adossé à l’or au monde, a déclaré que ses avoirs avaient augmenté de 0,18% à 958,49 tonnes métriques lundi contre 956,77 tonnes vendredi.
Vendredi, le président de la Fed, Jerome Powell, a évoqué une possible baisse des taux lors de la réunion de la Fed le mois prochain, affirmant que les risques pour le marché du travail augmentaient mais que l’inflation restait une menace, et qu’une décision n'était pas gravée dans le marbre. « Les marchés anticipent une baisse des taux de 25 points de base (en septembre). Une baisse massive favoriserait davantage l’or, mais je ne vois pas ce scénario comme probable, car les membres de la Fed pourraient être préoccupés par le ralentissement du marché du travail, tout en continuant à prendre en compte les risques d’inflation », a ajouté Carlo Alberto De Casa.
Les investisseurs se tournent désormais vers l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle, l’indicateur d’inflation préféré de la Fed, attendu vendredi, pour obtenir davantage d’indices sur la trajectoire de la politique monétaire de la banque centrale.
(avec Reuters)
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La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, dépose plainte après des accusations sur la gestion des cotisations sociales de Setforge
Paris - La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a porté plainte vendredi «pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de l’association AC !! Anti-corruption ", qui l’a récemment accusée d'être intervenue pour faire baisser les cotisations dues par une entreprise, ce que revendique la ministre démissionnaire. C'était un «acte de gestion justifié», selon la ministre du Travail. Selon la plainte de l’association, Mme Panosyan-Bouvet est intervenue pour faire baisser les cotisations dues par l’entreprise Setforge à l’Urssaf, et ce possiblement malgré une décision de justice défavorable à la société, comme l’avait écrit Mediapart début septembre. Cette plainte contre X dénonce plusieurs infractions possibles comme la prise illégale d’intérêts, le détournement de fonds publics ou la concussion, mais aussi l’abus d’autorité, l’abus de biens sociaux ou la présentation inexacte des comptes annuels. «Cette plainte porte sur une décision que j’ai prise en avril dernier à la requête de délégués syndicaux (CFDT, CGT), d’élus locaux (maire et président d’intercommunalité, sénatrice) et d’autorités locales et nationales (préfet, directeur de l’industrie de défense à la Direction générale de l’armement)», rappelle Astrid Panosyan-Bouvet, dans un communiqué transmis à l’AFP. Elle indique avoir agi «en concertation avec Matignon et Bercy, comme il est d’usage dans ce genre de cas, et dans le respect du droit, pour autoriser une modification d’un taux de cotisation sociale d’un des sites de Moselle d’une entreprise industrielle, avec laquelle je n’ai strictement aucun lien». La fragile situation de la société menaçait alors d’entraîner la suppression d’une centaine d’emplois, a fait valoir le ministère. «Cette plainte a été déposée par une association sans agrément, en énumérant des infractions aussi graves qu’hétéroclites», regrette Astrid Panosyan-Bouvet. «Quand la probité est mise en doute avec la volonté manifeste non pas de questionner une décision mais de nuire et cultiver une défiance malsaine, c’est la possibilité même de l’action publique qui est fragilisée», estime la ministre qui accuse «l’association AC !! Anti-corruption d’avoir élaboré et diffusé cette plainte mensongère». Dans une réponse adressée à l’AFP lundi, l’Urssaf avait précisé qu'à la «suite d’un arbitrage rendu par la ministre du Travail, la Carsat d’Alsace-Moselle a régularisé les taux de cotisation ATMP (accidents du travail et maladies professionnelles) applicables à l’établissement de l’entreprise Setforge sur les exercices 2022 à 2025. Suite au recalcul effectué en mai 2025, l’Urssaf a remboursé les cotisations trop perçues». «Préalablement à ce remboursement, l’entreprise n’avait aucune dette vis-à-vis de l’Urssaf et n’avait pas fait l’objet d’un redressement de la part de l’Urssaf», selon cette source. Pour AC !! Anti-corruption, l’intervention de la ministre sur les taux de cotisation «a eu pour conséquence directe de soustraire à la Sécurité sociale des sommes qui lui étaient dues et de faire bénéficier Setforge d’un effacement de dette sociale injustifié». © Agence France-Presse