
L’inflation américaine n’a jamais été aussi vive depuis 2008

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté légèrement plus que prévu en mai et le taux d’inflation annuel a atteint son niveau le plus élevé depuis août 2008, a annoncé jeudi le département américain du Travail. Les prix à la consommation sont ressortis en hausse de 0,6% en mai par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières. Les prix de l'énergie ont été stables.
L’indice de base, qui exclut les prix de l’alimentation et de l'énergie, a de son côté progressé de 0,7% par rapport à avril.
Les économistes interrogés par le Wall Street Journal s’attendaient pour mai à une hausse de 0,5% pour l’indice global comme pour l’indice de base.
Par rapport au mois de mai 2020, l’indice global des prix à la consommation a augmenté de 5% le mois dernier et l’indice de base a crû de 3,8%. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal s’attendaient à une hausse de l’indice global de 4,7% sur un an et à une progression de l’indice de base de 3,5%.
Sur les marchés financiers, les futures sur le S&P 500 se sont brièvement retournés à la baisse après la publication des chiffres de l’inflation et le rendement des Treasuries à dix ans a grimpé jusqu'à 1,535% avant de revenir autour de 1,516%. Mais depuis, les marchés actions sont passés dans le vert. Le S&P 500 a même signé un nouveau record historique en séance.
« L’inflation est supérieure aux attentes, tant pour l’indice large que pour l’indice core, mais j’ai l’impression que tout le monde s’attendait à ce qu’il soit plus élevé que prévu », a commenté Tom Simons, analyste chez Jefferies.
Le taux d’inflation de 5% sur un an atteint en mai aux Etats-Unis devrait constituer un plafond qui ne sera pas dépassé dans les prochains mois, alors que les effets de base diminueront au second semestre, explique Kathy Bostjancic, économiste en chef pour les Etats-Unis chez Oxford Economics.
Les pressions sur les prix devraient toutefois perdurer sous l’effet de la réouverture de l'économie et des difficultés d’approvisionnement sur plusieurs marchés, qui se traduisent par un déséquilibre entre l’offre et la demande, ajoute l'économiste. « Même si nous pensons comme la Fed qu’il ne s’agit pas de l’amorce d’une spirale inflationniste, nous nous attendons à ce que l’inflation se maintienne au-dessus de 2% jusqu'à la fin de 2022 », indique Oxford Economics.
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