
Les Etats-Unis abandonnent le projet de taxe décrié de la Section 899

Le projet a fait moins de bruits que les annonces tonitruantes sur les droits de douane mais il aurait pu avoir de grandes conséquences économiques.
La loi budgétaire, encore en cours de discussions au Congrès et que le président américain Donald Trump souhaite voir votée d’ici le 4 juillet, intègre un article baptisé «section 899" prévoyant de surtaxer jusqu’à 20% les bénéfices réalisés par des entités de pays appliquant des impôts jugés injustes aux sociétés américaines. Les taxes sur les géants du numériques mises en place par certains Etats ou l’accord sur un impôt plancher de 15% de l’OCDE sur les multinationales étaient notamment visés.
Cette taxe de rétorsion aurait toutefois été de nature à pénaliser Wall Street et l’attractivité des Etats-Unis. Elle ne faisait pas l’unanimité dans les rangs républicains.
After months of productive dialogue with other countries on the OECD Global Tax Deal, we will announce a joint understanding among G7 countries that defends American interests. President Trump paved the way for this historic achievement. On January 20, the President issued two…
— Treasury Secretary Scott Bessent (@SecScottBessent) June 26, 2025
Entreprises américaines exemptées
Ils sont désormais appelés à la supprimer du projet de loi, a indiqué jeudi soir le secrétaire au Trésor. «Après des mois de dialogue productif avec d’autres pays sur l’accord fiscal mondial de l’OCDE, nous annoncerons une compréhension commune parmi les pays du G7 qui défend les intérêts américains», a indiqué Scott Bessent dans un post sur le réseau X.
En échange, l’administration Trump aurait obtenu que les multinationales américaines ne soient plus assujetties à l’impôt minimal de 15% décidé dans le cadre de l’OCDE. «Les taxes du Pilier 2 de l’OCDE ne s’appliqueront pas aux entreprises américaines, et nous travaillerons en coopération pour mettre en œuvre cet accord au sein du Cadre inclusif de l’OCDE-G20 dans les semaines et mois à venir», a précisé Scott Bessent.
«Sur la base de ces progrès et de cette compréhension, j’ai demandé au Sénat et à la Chambre de retirer la mesure de protection de la Section 899 de l’examen dans le cadre du ‘grand beau projet de loi budgétaire’», a ajouté Scott Bessent.
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Au large de Tunis, la flottille pour Gaza dénonce une attaque de drone, le pouvoir tunisien dément
Tunis - La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une «attaque de drone» au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté «aucun» engin selon leurs observations préliminaires. Des membres de la «Global Sumud Flotilla», qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages «de première main» sur les événements. La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le «Family», avait été «frappé» par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette. Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire. Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone. Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. «Agression» Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué. La flottille a affirmé que les six personnes à bord du «Family» étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant «Free, Free Palestine». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage. «S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse