Le FMI relève ses prévisions de croissance pour 2023

Alors que les craintes de récession s’évaporent progressivement, le Fonds monétaire international (FMI) a augmenté ses anticipations de croissance mondiale pour l’exercice en cours.
Xavier Diaz
Fonds monétaire international (FMI)
Le Royaume-Uni verrait son PIB se contracter en 2023 selon le FMI.  -  IMF Photo / Andrew Caballero-Reynolds.

Le Fonds monétaire international (FMI) se montre un peu plus optimiste pour 2023. Estimant que les perspectives de l’économie mondiale sont moins sombres, grâce à une bonne résilience au troisième trimestre l’an dernier, une amélioration sur le front de l’inflation et à la réouverture de la Chine, l’institution de Washington a revu en hausse mardi sa prévision de croissance pour 2023 de 0,2 point, à 2,9%. L’économie mondiale devrait donc ralentir cette année après une progression du produit intérieur brut (PIB) mondial attendue à 3,4% en 2022 par le FMI.

«L’économie mondiale devrait connaître un ralentissement cette année, avant d’amorcer un rebond l’an prochain, observe Pierre-Olivier Gourinchas, le chef économiste du Fonds dans un article de blog. Le niveau de croissance restera faible par rapport aux normes historiques, les mesures pour combattre l’inflation et la guerre menée par la Russie en Ukraine pesant sur l’activité économique. En dépit de ces vents contraires, les perspectives sont moins sombres par rapport aux prévisions que nous avions établies en octobre. Nous pourrions assister à un tournant, avec une croissance dans le creux de la vague et une inflation en baisse.»

Moins de pressions

Ce dernier note que l’atténuation des pressions inflationnistes a permis d’améliorer les conditions financières mondiales, de même que l’affaiblissement du dollar. Il précise néanmoins que l’inflation sous-jacente, hors prix de l’énergie et des denrées alimentaires, n’a pas encore atteint son pic dans de nombreux pays.

Le FMI a revu en hausse sa prévision de croissance pour les Etats-Unis de 1% à 1,4% et pour la zone euro de 0,5% à 0,7%. En Europe, la prévision de croissance est nettement revue en hausse pour l’Allemagne et l’Italie qui ne verraient plus leur PIB se contracter, passant de -0,3% à +0,1% et de -0,2% à +0,6% respectivement. L’anticipation pour la France reste à 0,7%. En revanche, le Royaume-Uni devrait voir son PIB reculer de 0,6%, selon le FMI qui anticipait encore en octobre une croissance de 0,3%.

Même si la croissance est revue à la hausse à 1,2% pour les pays développés, l’écart de croissance avec les émergents devrait s’accentuer davantage, selon le Fonds, la prévision pour ces derniers passant de 3,7% à 4%.

«Le ralentissement sera plus prononcé dans les pays avancés, avec un taux de croissance qui passera de 2,7% l’année dernière à 1,2% cette année, puis à 1,4% l’année prochaine. Une décélération sera probablement observée dans neuf pays avancés sur dix», indique le chef économiste du FMI précisant que la croissance du groupe des pays émergents avait déjà atteint son plancher et devrait légèrement augmenter à 4% cette année et à 4,2% l’année prochaine. La Chine devrait croître de 5,2% grâce à la réouverture de l’économie.

Le FMI observe des risques persistants dont celui d’une inflation qui mettrait plus de temps à décélérer, celui d’une escalade de la guerre en Ukraine ainsi qu’une reprise en Chine perturbée par l’épidémie de Covid ou une correction des marchés financiers.

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