Le Brésil retrouve de l’allant

L'économie récolte les fruits de politiques budgétaire et monétaire sérieuses. Une baisse des taux pourrait être annoncée au mois d’août.
Brésil
Le Brésil a su attirer les investissements étrangers en 2022, enregistrant une progression des flux de deux tiers  - 

En ce début de second semestre, les indicateurs clés de l’économie brésilienne sont au vert : l’inflation, qui est à son plus bas depuis trois ans, apparaît maîtrisée dans toutes ses composantes. Fin juin, les perspectives de croissance ont été revues à la hausse par la banque centrale brésilienne (BCB), à 2% pour 2023 (contre 1,2% au mois de mars), en raison de «surprises positives dans certaines activités du secteur industriel et des services au premier trimestre, en plus d’une amélioration des prévisions pour l’agriculture», selon le dernier rapport sur l’inflation.

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En outre, le pays a su attirer les investissements étrangers en 2022. Les flux y ont augmenté des deux tiers, atteignant 86 milliards de dollars, soit la deuxième valeur la plus élevée jamais enregistrée, relève la Cnuced dans son rapport sur l’investissement dans le monde. Parmi les grands projets emblématiques, la construction d’une palmeraie pour 3 milliards de dollars par Empresas Copec (Chili) et de l’autoroute Rio-Valadares pour 2,3 milliards de dollars, un projet piloté par EcoRodovias (Brésil) et Logistica (Italie).

Le second semestre sera rythmé par les discussions du Parlement autour de la réforme fiscale. Le Sénat se penche depuis quelques jours sur le système d’impôts et taxes, qui a déjà franchi l’étape de la Chambre des représentants le 7 juillet. Il s’agit de simplifier et d’unifier le très complexe système fiscal brésilien, en remplaçant cinq impôts indirects par deux taxes sur la valeur ajoutée, l’une au niveau fédéral, la seconde au niveau des Etats et des municipalités.

A lire aussi: Politiques monétaires dans les pays émergents : les baisses de taux, c’est pour bientôt

L’adoption de ce texte n’aura rien de simple, car il nécessite d’amender la Constitution. A ce titre, la «supermajorité» des deux cinquièmes est requise, tandis que le texte doit être adopté par les deux Chambres en des termes rigoureusement identiques. Or Eduardo Braga, le rapporteur du projet de réforme fiscale pour le Sénat, a déjà fait savoir que le texte serait amendé. Malgré un parcours législatif semé d’embûches, le scénario pour la fin de l’année apparaît prometteur, gouvernement comme banque centrale ayant collectionné les bons points depuis l’arrivée au pouvoir de la nouvelle majorité, voici moins d’un an. «Inflation en repli, proche de la cible en dépit d’un risque d’accélération modeste, anticipations d’inflation proches des cibles futures, maintien d’un objectif à 3%, nouvel ancrage budgétaire, réforme fiscale bien engagée : les conditions (nombreuses) semblent donc désormais réunies pour envisager un assouplissement monétaire, d’abord homéopathique, à partir du mois d’août», résume le Crédit Agricole dans une note de recherche. Les minutes de la dernière réunion du Copom, le comité de politique monétaire de la BCB, indiquent qu’une majorité des gouverneurs se montrent favorables à une baisse «parcimonieuse» des taux d’intérêt. Réponse le 2 août prochain.

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