
«L’approche ‘data-dependent’ de la BCE rend les prochaines hausses de taux plus incertaines»

L’Agefi : La communication de jeudi amènera-t-elle la Banque centrale européenne (BCE) à modérer ses prochaines hausses de taux ?
Nicolas Forest : La BCE doit désormais agir sur deux fronts : la stabilité des prix d’une part ; la stabilité financière d’autre part. Face à une inflation encore proche de 8%, l’institution a porté son taux de dépôt à 3%, un plus haut niveau depuis 2008, quand ses hausses de taux étaient apparues contre-productives. Le pré-annoncement d’une hausse de taux de 50 points de base (pb), qui s’est avéré risqué, explique en partie cette décision. Malgré encore une forte inflation anticipée, le Conseil des gouverneurs a insisté sur une approche plus «data dependent», rendant donc les prochaines hausses plus incertaines. La gestion de la stabilité financière rendra de facto plus compliqué un resserrement agressif. La banque centrale a entamé depuis 2022 le plus important mouvement de réduction de liquidité bancaire depuis sa création, avec près de 1.000 milliards d’euros de prêts TLTRO remboursés, et depuis mars le non-réinvestissement des obligations à échéance : l’institution devra ainsi clarifier sa politique de liquidité à venir.
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Dans quelle mesure la problématique de stabilité financière peut-elle prendre les devants à la Fed après la faillite de SVB ?
Les mesures de liquidité engagées ont été significatives, avec 153 milliards de dollars empruntés auprès de la banque centrale en une semaine, démontrant que le système bancaire reste fragile, confronté à de potentielles sorties de dépôts.

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