
La prudence prévaut en Bourse après les fortes progressions de 2023

Toujours plus haut, mais prudemment. L’environnement économique et géopolitique ne semble pas inquiéter le Panel Actions de L’Agefi pour 2024. Ou plutôt, les gestions ont de la peine à suivre après le rallye de décembre sur les actions : +3,2% sur le CAC 40 et sur l’Euro Stoxx 50, et +4,4% sur le S&P 500. Les 20 gérants du Panel Actions interrogés par L’Agefi du 19 décembre 2023 au 4 janvier 2024 ont quasiment tous revu leurs objectifs à la hausse sur les trois indices occidentaux. Seuls State Street GA et Sycomore AM ont conservé les mêmes cibles que le mois précédent. Malgré ces relèvements, les panélistes anticipent seulement une stabilité des trois indices sur le premier semestre 2024. Toutefois, Lazard, Carmignac, Candriam et Cholet Dupont Oudart anticipent des reculs de 20% à 5% de la place parisienne, et de 22% à 6% sur l’indice paneuropéen sur les six premiers mois de l’année.
Si la perspective attendue de baisse des taux devrait profiter aux actions, au cours des prochaines semaines, «les investisseurs pourraient faire preuve d’un certain attentisme jusqu’aux premières publications de résultats annuels», note Axa IM.
A horizon un an, le Panel table sur une progression de 5% du CAC 40, après un gain de 16,5% en 2023. Néanmoins, les avis divergent fortement entre Lazard, qui anticipe une baisse de 17%, et OFI Invest qui croit à un potentiel de 11%. Un tiers des panélistes estime que la barre des 8.000 points sera atteinte fin 2024. Après le bond de 19,2% de 2023, l’Euro Stoxx devrait pour sa part seulement gagner 4% – la fourchette va de -19% pour Lazard à +9% pour Goldman Sachs et OFI Invest.
Le S&P 500, qui a encore gagné 24,2% l’an dernier, pourrait encore grappiller 4% en 2024 selon le Panel Actions. Là aussi, l’amplitude des anticipations est élevée entre le -19% de Lazard et le +13% de Goldman Sachs. Les deux tiers des panélistes pensent que le seuil des 5.000 points sera atteint, voire dépassé en fin d’année.
Pour la Bourse japonaise, les avis sont davantage partagés. La moitié des panélistes a conservé ses prévisions du mois précédent à horizon un an, et LBP AM et Oddo BHF AM les ont même légèrement réduites. Après la flambée de 28,3% en 2023, le Nikkei devrait céder 2% d’ici l’été et gagner 2% sur l’ensemble de l’année 2024.
Aucun gérant n’avait anticipé le millésime 2023
Le début de l’année donne aussi l’occasion de faire un palmarès des gérants les plus visionnaires. Début 2023, la prudence était à l’ordre du jour. Aucun panéliste n’avait anticipé cet excellent millésime. Avec une exception pour la place japonaise, Carmignac et ses 35.000 points, seul gérant au-dessus de 30.000 points, pour 33.464 points enregistrés fin 2023. Sur les autres indices, les plus optimistes étaient Amplegest et Crédit Mutuel AM avec un objectif à 7.100 points sur le CAC 40, mais encore loin des 7.543 points de fin décembre. Sur l’Euro Stoxx 50, Amplegest visait 4.180 points, Cholet Dupont Oudart et OFI AM 4.150 points, pour un niveau réalisé de 4.521 points. Du côté du S&P 500, loin devant avec une prévision de 4.450 points, Cholet Dupont Oudart était le plus proche des 4.769 points de fin 2023.
En revanche, les gérants ont été plus perspicaces à six mois. Début juillet 2023, Amplegest et Groupama AM visaient juste avec respectivement 7.500 et 7.600 points sur le CAC 40, et 4.500 points sur l’Euro Stoxx 50. Sur le S&P 500, Raymond James était un peu trop ambitieux, mais le plus proche du réalisé avec ses 4.850 points. En revanche, la moitié des panélistes étaient en ligne sur le Nikkei avec 33.000 ou 34.000 points.
A lire aussi: Les investisseurs anticipent une stabilité des marchés actions sur un an


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La Corée du Sud envoie un avion pour rapatrier ses ressortissants arrêtés aux Etats-Unis
Séoul - Un vol charter a quitté Séoul mercredi pour les États-Unis afin de rapatrier des centaines de ses ressortissants arrêtés par la police de l’immigration américaine, a annoncé la compagnie aérienne Korean Air à l’AFP. Un Boeing 747-8I de Korean Air pouvant accueillir plus de 350 passagers a décollé «vers 10H20», a précisé la porte-parole de la compagnie. La police de l’immigration américaine a arrêté la semaine dernière quelque 475 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, sur le chantier d’une usine de batteries Hyundai-LG dans l’Etat de Géorgie. Il s’agit de l’opération la plus importante jamais réalisée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsions orchestrée par le président Donald Trump, d’après les autorités américaines. Les autorités sud-coréennes ont averti mercredi que le vol de retour depuis les Etats-Unis serait retardé «en raison de la situation du côté américain», sans plus de détail. Aucune heure de vol retour n’avait encore été communiquée. «Nous maintenons des négociations étroites avec les autorités américaines pour assurer un départ au plus tôt», a indiqué le ministère sud-coréen des Affaires étrangères. Le ministre des Affaires étrangères sud-coréen Cho Hyun s’est rendu lundi à Washington, qualifiant la détention massive de ressortissants sud-coréens de «situation grave». Selon lui, un «accord préliminaire» a été conclu avec les Etats-Unis, garantissant que les travailleurs ne feront l’objet d’aucune sanction, comme des interdictions de territoire. «Je peux vous dire que les négociations se passent bien», a-t-il assuré. Le gouvernement sud-coréen cherche selon certains à négocier pour que les travailleurs quittent les États-Unis dans le cadre d’un départ volontaire plutôt que d’une expulsion. Le ministre Cho Hyun doit aborder ce sujet lors de sa rencontre avec le secrétaire d'État américain Marco Rubio à Washington mercredi matin (heure des Etats-Unis). «Je ressens une grande responsabilité face à l’arrestation de nos citoyens d’une telle façon», a déclaré M. Cho lors d’une réunion avec des chefs d’entreprise sud-coréens à Washington mardi. Des diplomates ont été envoyés en Géorgie pour mettre en place une «réponse globale», a-t-il ajouté, le consulat général à Atlanta étant en lien avec les autorités locales. Le raid américain a fait la une des médias en Corée du Sud, un pays qui a promis d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, après des menaces américaines sur les droits de douane. Allié clé des Etats-Unis pour la sécurité dans le Pacifique, la Corée du Sud est aussi la quatrième économie asiatique, un grand constructeur automobile et fabricant de produits électroniques. Plusieurs usines sud-coréennes sont implantées aux États-Unis. Les travailleurs arrêtés ne disposaient probablement pas d’un visa les autorisant à effectuer des travaux de construction, ont relevé des experts. © Agence France-Presse