
La Fed de New York préconise de maintenir les taux «plus bas plus longtemps»

A l’occasion d’une conférence à l’université de Stanford, le président de la Fed de New York, John Williams, a jugé que la Réserve fédérale devait maintenir les taux d’intérêt à des niveaux «plus bas pendant plus longtemps» dans les périodes d’inflation faible. Cela permettrait aux anticipations – dont le swap «5 ans dans 5 ans» est depuis des mois stable à 2% – de revenir aux bons niveaux, en ciblant une inflation moyenne sur longue période, et d’atténuer les effets négatifs qui perdurent après les périodes de taux proches de zéro.
Prônant une révision de la politique de la Fed, qui organise cette année plusieurs réunions pour solliciter de nouvelles idées, il développe l’argument selon lequel les intervenants commencent à s’attendre à ce que les banques centrales n’arrivent pas à atteindre leur objectif d’inflation pendant les périodes où les taux sont proches de zéro, ce qui affecte l'économie plus longuement. Mais en visant une inflation supérieure à l’objectif dans les périodes fastes, les responsables monétaires arrivent aussi à freiner les anticipations d’inflation faible et à limiter les dégâts pour l'économie, a souligné John Williams, faisant référence à des taux réels de facto plus bas.
Les observateurs estiment que les taux sont actuellement à un niveau neutre que l’économie américaine peut gérer, mais aussi que la Fed ne disposerait pas d’une marge de manœuvre suffisante en cas de crise. Ils lui demandent de repenser sa stratégie avant le prochain repli : «Je perdrais le sommeil si je m’inquiétais du fait que cette stratégie fragile est celle sur laquelle repose l'économie», a ironisé Andrew Levin, professeur à Dartmouth.
La banque centrale devrait probablement modifier sa politique pour gérer tous les risques, a confirmé lors d’une autre conférence le président de la Fed de Chicago, Charles Evans, inquiet face à la faiblesse persistante de l’inflation sous-jacente, et pour qui la Fed doit convaincre le public qu’elle maintiendra l’inflation autour de 2%, mais aussi que cela ne lui poserait pas de problème si l’inflation de base montait jusqu'à 2,5%. «C’est un débat courant, mais encore faut-il que les agents économiques aient alors la même perception de l’inflation que les banques centrales, rappelle Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC. En outre, cela revient à faire du ciblage de prix et non plus de l’évolution des prix, ce qui est compliqué, voire dangereux pour les agents économiques.»
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Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse