
La croissance de la France devrait terminer l’année à 0,9%

L’Insee a relevé sa prévision de croissance de l’économie française à la fin d’année grâce notamment à la bonne surprise du deuxième trimestre, indique sa note de conjoncture publiée jeudi. Après avoir augmenté de 0,5% au deuxième trimestre au lieu de 0,1% prévu encore en juin, le PIB de la France devrait progresser comme prévu de 0,1% au troisième trimestre et 0,2% au quatrième trimestre. La croissance annuelle totale serait ainsi révisée à 0,9% en 2023, au lieu de 0,6% anticipé en juin, avec un «acquis» encore modeste pour 2024 (0,3%).
«Le printemps a été marqué par un ralentissement des prix à la consommation et par une activité économique plus dynamique que prévu, sans doute au-dessus de sa tendance de fond», a expliqué Julien Pouget, chef du département de la conjoncture. L’emploi a quant à lui décéléré. «D’ici à la fin de l’année 2023, le reflux du glissement annuel des prix à la consommation se poursuivrait, mais serait toutefois moins rapide qu’en mai-juin dernier, la contribution de l’énergie redevenant positive», ajoute l'économiste.
Du côté de l’inflation, les enquêtes de l’Insee auprès des entreprises laissent penser à un ralentissement des prix pratiqués en «sortie usine», et dans les commerces de détail, voire dans les services. Mais la hausse des cours du pétrole de cet été et une augmentation de 10% des tarifs réglementés de l’électricité depuis août en France (+0,2 point d’inflation) devraient compenser. Si l’inflation alimentaire va continuer à ralentir, comme depuis mi-2022, «la composante énergétique resterait positive jusqu’à la fin de l’année». Avec un rebond en décembre lié aux effets de base – et ce malgré une hypothèse optimiste d’un maintien du prix du pétrole Brent un peu au-dessous des 90 dollars le baril actuels (79 euros le baril).
Le secteur des services deviendra, lui, le plus gros contributeur de l’inflation mensuelle au troisième trimestre. Mesurée à 4,8% en août à cause de l’énergie, l’inflation annuelle atteindrait ainsi encore 4,2% en décembre (pour 5% en moyenne annuelle), et l’inflation sous-jacente annuelle 4,1% (pour 5,2% en moyenne annuelle).
Léger rebond de la consommation ?
Du côté de la croissance, l’Insee note un environnement international «relativement peu porteur», ainsi qu’un climat des affaires et une confiance des ménages en berne. L’institut maintient son scénario d’une activité économique au ralenti au second semestre, malgré un léger rebond attendu de la consommation des ménages. Si la consommation des ménages progresse en valeur grâce aux prix, elle chute en volume pour l’agroalimentaire (moindre consommation, mais également changements d’habitudes) et stagne en volume pour les biens et services, à peine à son niveau d’avant-Covid (voir graphique). «Les ménages restent plutôt en enclins à épargner qu’à consommer», selon l’Insee.
La consommation devrait quand même soutenir un peu l’activité au troisième trimestre. Ce n’est pas le cas pour l’investissement des entreprises, toujours pénalisé par la hausse des taux, et moins pour les exportations, qui ont connu un rebond ponctuel et ainsi tiré la croissance au deuxième trimestre. La production a repris dans certaines branches (automobile, électricité, voire chimie), mais elle baisse pour les biens d’équipement et la dynamique reste très négative dans la construction. «Au total, le ralentissement des prix, en amont comme en aval, est susceptible d’apporter un peu d’air à certaines entreprises ainsi qu’aux consommateurs. Les termes de l’échange se sont aussi nettement améliorés au printemps. Mais l’inflation reste tout de même élevée et le haut niveau des taux d’intérêt pourrait peser davantage sur l’investissement», concluent les auteurs.
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