
La Chine se contente d’abaisser le taux des réserves obligatoires

A la surprise des investisseurs, la banque centrale chinoise s’est abstenue de baisser son taux directeur vendredi matin. Elle s’est contentée de diminuer le taux de réserve obligatoire (RRR) des banques, un autre outil fréquemment utilisé par la PBoC pour durcir ou assouplir sa politique monétaire. Il sera abaissé de 25 points de base le 25 avril, et de 25 pb supplémentaires pour les plus petites banques. Cela permettra de libérer environ 530 milliards de yuans (83,25 milliards de dollars) de liquidité à long terme.
La majorité des économistes sondés par Bloomberg s’attendaient à ce que la People’s Bank of China (PBoC) réduise de 5 ou 10 points de base le taux de facilité de prêt à 1 an, son taux directeur, aujourd’hui à 2,85%, pour contrer le ralentissement de l'économie.
La PBoC a également renoncé à procéder à des injections supplémentaires de liquidité dans le système bancaire. Elle s’est contentée de prolonger 150 milliards de yuans (21,8 milliards d’euros) de prêts à moyen terme qui arrivaient à échéance ce vendredi.
Pressions sur la devise
La croissance chinoise connaît un net coup de frein en raison de la diffusion du variant Omicron et de la politique «zéro Covid» que Pékin a mise en oeuvre depuis le début de la pandémie. Les autorités ont confiné strictement plusieurs villes, dont Shanghai. Selon les économistes d’ING, cette situation pourrait amputer de 2 points la croissance du produit intérieur brut chinois.
Pour limiter les dégâts, les économistes espéraient donc une baisse de taux de Pékin. La crainte de provoquer des sorties de capitaux et une nouvelle dépréciation du yuan pourrait expliquer en partie la retenue de la banque centrale, selon les économistes de Natixis. «Les importantes entrées de portefeuille en Chine se sont transformées en sorties. Le problème est particulièrement préoccupant car la Fed commence à relever ses taux et les actifs chinois sont également perçus comme plus risqués dans le contexte actuel», écrivent Alicia Garcia Herrero et Jianwei Xu, chez Natixis.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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