
Nicolas Namias est nommé à la tête de BPCE

Le processus a été rapide et efficace. Il aura fallu moins d’un mois et demi au conseil de surveillance de BPCE pour nommer le directeur général de Natixis, Nicolas Namias, comme nouvel homme fort du groupe, en remplacement de Laurent Mignon à la présidence. Si l’annonce du départ de ce dernier au mois de septembre a été une surprise, la nomination ce vendredi de Nicolas Namias à la présidence du conseil d’administration du groupe s’inscrit dans la continuité. Il n’a d’ailleurs jamais été question pour la banque de recourir à un profil externe. « Nous avions en interne toutes les compétences pour la suite de Laurent Mignon », assure-t-on à la banque.
En choisissant Nicolas Namias, le conseil de surveillance a opté pour un profil de fin technicien, issu de la banque de financement et d’investissement. Un choix réfléchi, à un moment où les conditions économiques se tendent en Europe. Il a été préféré à Daniel Karyotis, autre candidat en lice, qui faisait valoir sa double expérience à la tête d’une Caisse d’Epargne et d’une Banque Populaire. Thierry Cahn, président du conseil de surveillance du Groupe BPCE salue d’ailleurs dans un communiqué « deux candidatures internes de très grande qualité ».
Chantiers en cours
Les prochains mois ne seront pas de tout repos pour le nouveau président. Dès sa prise de fonction, celui-ci devra réfléchir au nouveau plan stratégique du groupe. En 2021, BPCE avait fixé sa feuille de route jusqu’en 2024, mettant l’accent sur la transition environnementale, la santé, l’assurance non-vie, le crédit à la consommation et sur l’accélération de sa présence sur le segment des entreprises de taille intermédiaires (ETI). Mais le plus gros morceau de ce plan a été le mouvement le plus notable pour la banque ces dernières années, à savoir le retrait de la cote de Natixis et son intégration dans le nouveau pôle Global Financial Services (GFS) de BPCE.
L’organisation du groupe a été simplifiée, mais le nouveau pôle (GFS) va devoir maintenant délivrer ses promesses. Sur ce point, la nomination de Nicolas Namias, qui en assurait la direction, constitue un atout pour le groupe. Outre le développement du chiffre d’affaires promis par la banque en 2021, les optimisations de coûts, liées à la nouvelle organisation, à la mutualisation des achats ou encore la meilleure intégration des services informatiques (IT), devront porter leurs fruits.
Se posera ensuite la question de la cotation de sa gestion d’actifs. Car si le retrait de la cote de Natixis avait tout son sens, la direction de BPCE n’a jamais caché que la mise sur le marché des activités de gestion n’était pas exclue. Mais les valorisations du secteur ont aujourd’hui chuté, et si les mouvements de consolidation peuvent être financés par la Bourse, rien ne presse aujourd’hui.
La banque se prépare aussi à l’avenir. Et la montée en puissance du numérique et des paiements constituera, sans aucun doute, une de ses priorités pour les prochaines années.
Enfin, la nouvelle direction devra aussi gérer un changement de taille pour les équipes de l’organe central qui prendront dans les prochains mois pleinement possession de leurs nouveaux locaux au sein des tours Duo.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse