Les marchés hésitent après les bons chiffres de l’emploi américain

Des données meilleures que prévu sur le front du marché du travail aux Etats-Unis ont temporairement pénalisé les actions vendredi.
La rédaction avec Jérôme Batteau, Agefi-Dow Jones
Chômage emploi USA unemployment job workers
Les Etats-Unis ont créé plus d’emplois que prévu en janvier.  -  AdobeStock

L'économie américaine a continué de créer des emplois à un rythme élevé et nettement supérieur aux attentes en janvier, faisant reculer le taux de chômage à son plus bas niveau depuis 53 ans, malgré un début de ralentissement de l’activité économique provoqué par les remontées de taux de la Réserve fédérale (Fed).

Les Etats-Unis ont créé 517.000 emplois le mois dernier, a annoncé vendredi le département du Travail. Le taux de chômage a diminué à 3,4%, contre 3,5% en décembre en données révisées. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal anticipaient 187.000 créations de postes le mois dernier et un taux de chômage en hausse à 3,6%.

Le nombre de créations d’emplois du mois de décembre a également été révisé en hausse, à 290.000, contre 223.000 initialement annoncées.

«La croissance de l’emploi a été généralisée, tirée par des gains dans les loisirs et l’hôtellerie, les services aux entreprises et les soins de santé. L’emploi a également augmenté dans le secteur public, en partie en raison de la fin de la grève», indique le département du Travail dans son communiqué.

Baisse des actions

En réaction à ces chiffres, les Bourses européennes ont momentanément accéléré leur baisse vendredi en début d’après-midi. L’Euro Stoxx 50 a perdu jusqu'à 0,8% avant de se redresser.

A Wall Street, le S&P 500 a ouvert en repli de 0,8% et le Nasdaq chutait de 1,4%, également pénalisés par les résultats décevants des géants américains de la tech et après un net rebond la veille.

Comme souvent ces derniers temps, les «bons» chiffres de l’emploi pèsent sur les marchés actions. «Un chiffre élevé de l’emploi aux États-Unis a bouleversé les attentes selon lesquelles la Fed pourrait bientôt en finir avec son cycle de resserrement», commente Erik Norland, économiste senior chez CME Group.

Sur le marché des taux, le rendement de l’obligation souveraine américaine à 10 ans a brusquement grimpé de 11 points de base (pb), à 3,51%, à 14h30. En Europe, le taux à 10 ans allemand s’est redressé de 5 pb, à 2,19% et l’italien a gagné 10 pb. Ils avaient fortement baissé jeudi.

Les taux de la Fed au plus haut depuis 16 ans

L'évolution du marché du travail est surveillée de près alors que l'économie a donné des signes clairs de ralentissement ces derniers mois aux Etats-Unis, sous l’effet des hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) pour faire redescendre une inflation au plus haut depuis le début des années 1980. La consommation des ménages a ralenti, tandis que l’activité dans le secteur des services, plus gros pourvoyeur d’emplois aux Etats-Unis, s’est contractée pour le deuxième mois consécutif en janvier.

Mercredi, la Fed a relevé son taux directeur pour la huitième fois depuis le début de l’année dernière pour le porter dans une fourchette de 4,5% à 4,75%, soit son plus haut niveau depuis 16 ans.

Son président, Jerome Powell, a déclaré que les membres de la Fed entendaient procéder à encore «quelques hausses de taux cette année» mais il a également indiqué que «le processus de désinflation [avait] commencé» et a souligné que la Fed était désormais moins inquiète du risque de spirale prix-salaires.

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