
Le Crédit Agricole vise plus de 6 milliards d’euros de profit net en 2025

Crédit Agricole SA (CASA), la structure cotée du groupe Crédit Agricole, vise un résultat net part du groupe supérieur à 6 milliards d’euros à l’horizon 2025, selon le plan stratégique présenté mercredi par le groupe.
CASA compte également parvenir à une rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE) supérieure à 12%, contre un objectif de plus de 11% pour le précédent plan de moyen terme qui fixait des cibles à horizon 2022.
En 2021, le résultat net part du groupe sous-jacent s'était établi à 5,4 milliards d’euros, tandis que le ROTE sous-jacent s'était inscrit à 13,1%.
Des revenus en hausse de 3,5% par an
La société a intégré dans ses projections une hypothèse de coût du risque de 40 points de base. Cette hypothèse pourrait s’avérer «supérieure à la réalité comme lors du précédent plan stratégique», a toutefois prévenu le directeur général Philippe Brassac. CASA a, par ailleurs, intégré dans ses projections une hypothèse de «normalisation» de l’inflation en 2024 et 2025, qui devrait s’élever à 2,5% en 2025 et à 2% pour les taux d’intérêt longs.
CASA anticipe également une croissance annuelle moyenne de son produit net bancaire (PNB) d’environ 3,5% sur la période 2021-2025. Le groupe compte recruter plus de 1 million de clients supplémentaires d’ici à 2025 dans la banque de proximité, au niveau des caisses régionales, de LCL, ainsi que de CA Italia et CA Bank Polska, ses filiales italienne et polonaise.
Cette croissance sera essentiellement organique grâce à «l’élargissement de notre offre et à la hausse du taux d’équipement de notre clientèle», a précisé le directeur général délégué Xavier Musca, ajoutant qu’il s’agit de «la grande tradition du groupe dans l’assurance et nous allons continuer à augmenter le taux de pénétration de l’assurance parmi notre clientèle».
Le groupe va notamment mettre l’accent sur l’assurance santé, visant une hausse de 40% du nombre de bénéficiaires d’ici à 2025. La croissance sera notamment tirée par la collective, où le Crédit Agricole ambitionne de passer de la 15ème place du marché aujourd’hui en France «au top 10» à l’horizon du plan, a précisé Pierre Guillocheau, directeur des assurances collectives chez Crédit Agricole Assurances. Le groupe crée, à cet effet, un «nouveau métier» baptisé «Santé&Territoires» qui sera «porté par CASA et animé de manière transversale dans les caisses régionales».
Outre la croissance organique, CASA poursuivra sa stratégie de partenariats et d’acquisitions ciblées, ces opérations devant respecter un objectif de retour sur investissement supérieur à 10% en trois ans, a indiqué la banque.
Le rapprochement avec BPM n’est pas arrêté
Le Crédit Agricole, qui a pris 9,2% du capital de Banco BPM, a engagé des discussions avec la troisième banque italienne en vue d’une reprise de ses activités d’assurance. Cette dernière a mis fin à ses co-entreprises respectives avec le français Covéa et l’italien Cattolica en assurance vie et dommages. «Le processus est ouvert, BPM a demandé à des assureurs de lui faire des propositions pour la reprise de ses partenariats en vie et en non vie. BPM n’est pas encore décidée sur les modalités de cette reprise», a précisé Xavier Musca, invitant à se montrer «prudent» sur la valorisation de 1,5 milliard d’euros ayant circulé dans la presse. «Tout dépendra des modalités de la reprise de ces activités : incluent-elles l’ensemble, la vie ou la non vie ?», a-t-il ajouté.
L’hypothèse d’un rachat de Banco BPM, sur laquelle pariaient certains analystes, n’est pas sur la table pour le moment. «Nous restons en dessous du seuil de 10% du capital et nous n’avons pas sollicité l’autorisation de la BCE pour le franchir», a rappelé Jérôme Grivet, directeur général adjoint de Crédit Agricole SA en charge du pilotage.
Dividende
Le coefficient d’exploitation sera maintenu à un niveau inférieur à 60% sur l’ensemble de la durée du plan à moyen terme, soit de 2022 à 2025, hors contribution du groupe au Fonds de résolution unique (FRU). «Ce plafond serait ramené à 59% après la réforme IFRS17 prévue début 2023», a indiqué la société.
Sur le plan de la solvabilité, CASA s’est fixé un objectif de ratio CET1 de 11% sur l’ensemble de la durée du plan à moyen terme. Le groupe Crédit Agricole compte de son côté parvenir à un ratio supérieur à 17% à l’horizon 2025.
CASA a par ailleurs établi son taux de distribution à 50%, précisant que cette distribution s’effectuerait en numéraire. «En 2023, Crédit Agricole SA a l’intention de soumettre à l’approbation de l’assemblée générale de ses actionnaires le versement additionnel de 0,20 euro par action qui n’avait pas été distribué au titre du dividende 2019», a indiqué la banque.
A la Bourse de Paris, l’action Crédit Agricole SA cède 1,25% peu avant 13h30 soit un peu moins que le CAC 40, qui perd 1,5%, mais davantage que BNP Paribas et la Société Générale, qui reculent respectivement de 0,24% et 0,36%.
Les analystes de la banque Jefferies ont «des sentiments mitigés» sur l’ensemble de ces annonces. Les objectifs de résultat net et de ROTE sont légèrement au-dessus des attentes alors que les cibles de coefficient d’exploitation et de distribution du dividende constituent «des surprises négatives», relèvent-ils dans une note.
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse