
L’avenir des 40% de Viel dans Swiss Life Banque Privée reste en suspens

Viel & Cie n’a fait aucune allusion aux performances de Swiss Life Banque Privée, dans son communiqué de résultats annuels publié hier. Le signe de relations apaisées entre la société d’investissement cotée à Paris et Swiss Life Banque Privée, dont elle détient 40%, le solde appartenant à l’assureur suisse ? Il y a deux ans, Viel avait saisi l’occasion de la publication de ses résultats 2016 pour pointer du doigt «une contre-performance» de Swiss Life Banque Privée «après l’arrivée d’un nouveau dirigeant fin 2015», à savoir Hugues Aubry. La société d’investissement avait obtenu gain de cause, le dirigeant ayant démissionné en septembre 2017. Sollicités par L’Agefi, Viel & Cie et Swiss Life France n’ont pas fait de commentaires sur ce sujet. «Les tensions ont complètement disparu», assure une source proche du dossier, indiquant que Viel «n’intervient plus dans la gestion opérationnelle» de Swiss Life Banque Privée, en vertu de la fin du pacte d’actionnaires entre la société d’investissement et Swiss Life.
Une gestion qui, sous la houlette du président du directoire Tanguy Polet, a débouché en 2018 sur des revenus de 116 millions de francs suisses (102 millions d’euros) pour Swiss Life Banque Privée, en hausse de 10,5% par rapport à 2017, et sur un bénéfice de 6 millions de francs, contre 7 millions un an plus tôt, d’après le rapport annuel de Swiss Life.
L’assureur helvétique «aurait intérêt à reprendre les 40% de Viel & Cie dans Swiss Life Banque Privée, si la société d’investissement souhaitait vendre sa participation», estime la même source. D’après cette dernière, Viel aurait projeté par le passé de la céder mais l’opération ne se serait pas faite pour une question de valorisation. La valeur comptable de la participation de Viel dans Swiss Life Banque Privée s’élevait à 44,85 millions d’euros au 31 décembre 2017, selon le dernier rapport annuel de la société d’investissement. Un document qui montre également que l’actif net de Swiss Life Banque Privée atteignait 102,45 millions d’euros à la fin 2017.
Viel & Cie affichait de son côté 476,8 millions d’euros de capitaux propres consolidés en 2018. Son résultat net part du groupe a bondi de 41% l’an dernier, à 43,4 millions d’euros, grâce, notamment à des plus-values de cession, et son chiffre d’affaires a crû de 5,5%, à 798,5 millions. Viel & Cie, détenue à 55,88% par Viel & Compagnie Finance, propose un dividende de 25 centimes d’euro par action au titre de 2018, contre 20 centimes un an plus tôt.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse