
L’ACPR surveillera de près la vente des unités de compte en 2019
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) fait de la surveillance de la commercialisation des unités de compte (UC) l’une de ses priorités pour 2019. «Ce sera inscrit dans notre rapport annuel», a indiqué Patrick Montagner, premier secrétaire général adjoint du secrétaire général de l’ACPR, lors d’une conférence de presse, hier. De fait, si la collecte nette de l’assurance vie en UC a fléchi de 12,6% l’an dernier, par rapport à 2017, en raison, notamment, des turbulences de fin d’année sur les marchés, elle a tout de même atteint 21,3 milliards d’euros. Les supports en euros, eux, ont subi une décollecte nette – de 1,2 milliard d’euros – en 2018, pour la deuxième année consécutive.
L’environnement de taux bas et la réglementation Solvabilité 2 ont en effet poussé ces dernières années banques et assureurs à vendre en priorité à leurs clients des unités de compte, au lieu de contrats en euros à capital garanti. «En tant que superviseur, nous souhaitons que les réseaux vendeurs fassent attention à commercialiser les UC comme un moyen de diversification de l’épargne, et non pas en les présentant comme l’alpha et l’omega de celle-ci, souligne Patrick Montagner. Ils doivent également rappeler aux épargnants que les UC les soumettent aux risques de variation des actifs sous-jacents.»
Tout en estimant que la vente des UC «n’est pas massivement mal faite», le premier secrétaire général adjoint rappelle que l’ACPR a sanctionné certains réseaux au titre de la formation de certains vendeurs, comme cela avait été le cas avec Ufifrance Patrimoine (groupe UFF) en avril 2016. A l’heure actuelle, le gendarme des banques et des assureurs «regarde attentivement des réseaux de courtage et des bancassureurs». Ces derniers ont représenté l’an dernier 61% de la collecte brute d’assurance vie, soit une part de marché en hausse de 7 points par rapport à 2011.
L’ACPR «encourage» aussi les assureurs «à faire de gros efforts sur les frais de gestion, importants dans la période actuelle de taux faibles». A ce sujet, «nous allons entrer dans un débat un peu dur avec un assureur et un réseau de courtage», précise Patrick Montagner. L’institution sera également attentive à la redistribution aux assurés, dans un délai maximum de huit ans, des bénéfices mis de côté dans le cadre de la provision pour participation aux bénéfices. «Nous avons écrit à un assureur et aux fédérations pour siffler la fin de la récréation», indique Patrick Montagner.
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Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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