
- Paiement
- Tribune
Gratuité du virement instantané en Europe, quels impacts pour le secteur bancaire ?

200 milliards d’euros. C’est la somme qui est bloquée chaque jour dans le délai de flottement des paiements (délai entre l'émission et la réception du virement), et qui ne peut donc pas être utilisée à des fins de consommation ou d’investissement.
Le secteur bancaire : contexte d’un écosystème en pleine mutation
La technologie permettant l’utilisation des virements instantanés existe pourtant depuis 2017. Comment expliquer alors que les virements instantanés ne représentent que 11% des virements en euros au sein de l’Union Européenne et 4% pour la France ?
La commission européenne nous donne quatre éléments de réponses :
- Un tiers des prestataires de services de paiement de l’UE ne propose toujours pas de services de paiement instantané
- Le coût, souvent faible, mais dissuasif du virement instantané comparativement au virement classique, qui lui est gratuit et intervient dans un délai de 1 à 3 jours ouvrés
- La peur des usagers face au risque de fraudes et d’erreurs, liée notamment à la disparition du délai interbancaire
- Le non-aboutissement de la transaction (9,4% pour les transactions transfrontalières) majoritairement à tort, du fait d’une mauvaise qualification des virements frauduleux.
Afin d’accélérer le déploiement du virement instantané en euros et permettre à tous les particuliers et entreprises de l’Union européenne d’y avoir accès, les eurodéputés ont adopté début février un nouveau règlement. La mesure phare est l’obligation pour tous les prestataires de services de paiement de proposer un virement instantané à un tarif inférieur ou égal à celui du virement classique, c’est-à-dire gratuit dans la majorité des cas.
Ce texte devrait entrer en application dès le mois de novembre 2024. S’il ne signe pas la fin du virement classique, il permettra d’offrir à chaque usager de l’UE la possibilité de bénéficier du virement instantané sans surcoût.
Pour les entreprises, et particulièrement les PME, le gain se fera principalement via l’amélioration de leurs flux de trésorerie
Quels sont les impacts pour les clients ?
Les particuliers vont pouvoir bénéficier gratuitement de la rapidité (moins de dix secondes) du virement instantané dans toutes les situations de la vie quotidienne nécessitant un règlement (achat en magasin ou en ligne par exemple) ainsi que pour le transfert de fonds, notamment dans les cas d’urgence comme par exemple les règlements de facture de dernière minute.
Pour les entreprises, et particulièrement les PME, le gain se fera principalement via l’amélioration de leurs flux de trésorerie du fait de la réception plus rapide des paiements. En effet une entreprise en France subirait en moyenne un retard de 12,5 jours de retard de paiement par rapport aux délais réglementaires. Adopter le virement instantané permettrait de réduire presque automatiquement ce retard d’un à trois jours.
Quelles sont les mesures pour protéger les utilisateurs ?
Le virement instantané peut faire l’objet de défiance d’une partie des utilisateurs, qui le considère comme plus risqué, du fait de la disparition du délai de traitement. On pourrait en effet penser qu’il est plus facile pour les fraudeurs d’usurper l’identité d’une personne ou d’une entreprise et de recevoir des fonds de manière frauduleuse. Le système laissant très peu de temps pour se rendre compte d’une potentielle erreur. Une fois effectué, il est impossible de rappeler le virement.
Cependant il est prévu que tous les prestataires de paiement proposent à leurs clients un service de vérification de concordance entre le nom du bénéficiaire du virement et l’Iban renseigné. Le client serait alors averti en cas de divergence, le laissant ensuite maître de poursuivre ou non l’opération.
A noter toutefois que ce service est une option proposée aux clients, et que celle-ci peut être facturée par le prestataire.
Quels sont les impacts pour les banques et prestataires de services de paiement ?
Cette transition vers la gratuité des virements instantanés représente un bouleversement pour les modèles économiques traditionnels des banques. En effet, les frais perçus sur les virements instantanés étaient devenus une source de revenus pour ces institutions tout comme les frais imputés à des dépassements de découverts autorisés.
Avec la gratuité imposée par l’Union européenne, les banques devront s’adapter à cette nouvelle réalité économique et trouver des moyens alternatifs de générer des revenus via, par exemple, la promotion de nouveaux produits financiers, une réduction des coûts opérationnels ou via l’augmentation des frais d’autres services…
À cela, il faudra ajouter les coûts de mise en conformité pour les prestataires qui ne proposent pas encore de paiements instantanés afin d’être en mesure de réceptionner et d’envoyer ce type de virement.
Par ailleurs, l’instantanéité du virement n’a aucune incidence sur l’obligation pour les établissements bancaires de respecter la réglementation en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Celles-ci sont donc assujetties aux mêmes réglementations en termes de contrôle. À ce titre, chaque prestataire devra vérifier au moins quotidiennement si ses clients sont inscrits sur les listes de sanction de l’UE.
Bien que l’agence bancaire physique reste le circuit de souscription le plus emprunté, il est en perte de vitesse
Quelles sont les opportunités pour le secteur financier ?
De manière générale, ce règlement permettra un fonctionnement plus harmonieux et plus efficace du système de paiement dans son ensemble. Malgré les défis liés à la mise en application de ce texte, la gratuité des virements instantanés ouvre la porte à de nouvelles opportunités pour stimuler l’innovation et améliorer l’accessibilité aux services financiers. A cet égard, 76% des clients déclarent que la simplicité d’utilisation est un critère décisif dans le choix de leur banque, juste derrière les aspects de sécurité.
La démocratisation du virement instantané est une étape de plus dans la digitalisation des banques et dans l’adoption de l’Open Banking. Rappelons que bien que l’agence bancaire physique reste le circuit de souscription le plus emprunté, il est en perte de vitesse, avec 48% des parcours soit un recul de 6 points depuis 2022.
Cela devrait également permettre nombre de débouchés commerciaux, notamment sur le marché très concurrentiel des solutions de paiement et des fintechs en ouvrant la voie pour les moyens de paiement de demain. Cette évolution devrait aider à façonner un écosystème financier plus dynamique et inclusif en promouvant la concurrence et en encourageant la collaboration entre les acteurs du secteur financier.
La mise en place ne se fera pas sans effort mais tout laisse à penser que cette évolution sera bénéfique pour les usagers qui bénéficieront du service et pour les établissements qui y trouveront une opportunité de développer leurs services et la valeur apportée à leurs clients.
Plus d'articles du même thème
-
La banque digitale de Santander se lance dans les cryptomonnaies
Les clients allemands d’Openbank peuvent désormais acheter, vendre ou détenir des bitcoins, des éthers, des litecoins, des polygons et des cardanos. L’Espagne est le prochain pays sur la liste. -
Defacto lève 16 millions d’euros et ouvre son infrastructure aux banques
La fintech vient de franchir la barre du milliard d’euros prêté aux entreprises et propose désormais aux banques et aux factors d’utiliser son infrastructure technologique. -
Les banques traditionnelles vont continuer à perdre du terrain sur le marché des pros
Une étude de Yellow Advisory prédit que les néobanques pour les petites entreprises pourraient prendre entre 15% et 25% du marché d’ici à 2030, selon les capacités de riposte des banques traditionnelles.
ETF à la Une

BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Fitch abaisse la note de la France
Contenu de nos partenaires
-
Jair Bolsonaro diagnostiqué d’un cancer de la peau après sa condamnation
Brasilia - Moins d’une semaine après sa condamnation à 27 ans de prison pour tentative de coup d’Etat, l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a reçu mercredi une autre mauvaise nouvelle: un diagnostic de cancer de la peau. L’ancien dirigeant (2019-2022), 70 ans, souffre d’une série de problèmes de santé, dont certains dérivent d’un attentat à l’arme blanche subi en 2018 en pleine campagne électorale. Mardi, il avait été admis dans une clinique privée de Brasilia à la suite d’un malaise. Il a pu en sortir mercredi et regagner sous escorte policière le domicile où il est assigné à résidence depuis début août. Dimanche, il avait déjà été autorisé à se rendre à cette même clinique privée, DF Star, durant quelques heures pour subir une biopsie cutanée. Cette biopsie a permis de détecter un «carcinome à cellules squameuses», soit «un type de cancer de la peau qui peut avoir des conséquences plus sérieuses», a déclaré aux journalistes le docteur Claudio Birolini, peu après la sortie d’hôpital de son patient. Selon le bulletin médical de la clinique, la biopsie a détecté le carcinome dans «deux des huit lésions» retirées dimanche. Ce diagnostic demande un «suivi médical et des réévaluations périodiques», précise le bulletin. Mais le docteur Birolini a affirmé que l’ex-président ne devrait pas suivre pour le moment de «traitement actif» comme par exemple une chimiothérapie. «Mon père a déjà livré des batailles plus difficiles et en est sorti victorieux. Il en ira de même pour celle-là», a réagi sur le réseau social X son fils aîné, Flavio Bolsonaro. Procès historique Jair Bolsonaro a été admis à la clinique DF Star mardi après avoir souffert de vomissements, de vertiges et d’une baisse de la pression artérielle. Après avoir passé la nuit en observation, il a présenté une «amélioration des symptômes et de sa fonction rénale après un traitement médical par voie intraveineuse», selon ses médecins. Depuis le coup de couteau reçu dans l’abdomen lors d’un bain de foule en 2018, l’ex-président a été opéré à plusieurs reprises. En avril, il a subi une lourde intervention chirurgicale. La Cour suprême a condamné Jair Bolsonaro à 27 ans de réclusion à l’issue d’un procès historique qui l’a reconnu coupable d’avoir conspiré pour se maintenir au pouvoir après sa défaite électorale face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en 2022. Mais il ne pourra être incarcéré qu’après l'épuisement de tous les recours possibles, et sa défense a déjà annoncé qu’elle ferait appel prochainement. L’ex-président est assigné à résidence depuis le 4 août pour des soupçons d’entrave à son procès. Ses partisans poussent pour une amnistie de l’ancien chef d’Etat et de centaines de sympathisants bolsonaristes condamnés pour tentative de coup d’Etat. © Agence France-Presse -
Reconnaissance de la Palestine : selon la diplomatie palestinienne, un message à Israël sur "les illusions" de l'occupation
Ramallah - La reconnaissance prochaine de la Palestine par plusieurs Etats dont la France, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, adresse un message clair à Israël sur les «illusions» de l’occupation, a déclaré mercredi la ministre des Affaires étrangères palestinienne, Varsen Aghabekian Chahine. Dans un entretien accordé à l’AFP à quelques jours du sommet sur la question palestinienne que Paris et Ryad doivent coprésider le 22 septembre à l’ONU, et où plusieurs pays ont promis de reconnaître l’Etat de Palestine, Mme Aghabekian, qui s'était dite «choquée» par l’inaction de l’Union européenne face à la guerre à Gaza, voit dans ce nouvel élan diplomatique la réalisation d’une promesse de la communauté internationale qu’elle attendait depuis longtemps. Q: A quoi vous attendez-vous la semaine prochaine? R: Cette reconnaissance ne changera pas immédiatement la situation sur le terrain. Certains diront peut-être: +mais qu’est-ce que cette reconnaissance, qu’est-ce que cela signifie si je ne vois pas la fin de l’agression contre la bande de Gaza?+, mais ça contribue à mettre fin à l’agression contre la bande de Gaza. La reconnaissance n’est pas symbolique. C’est quelque chose de très important, car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours. Elle envoie également un message clair aux Palestiniens : +nous soutenons votre droit à l’autodétermination+, elle renforce le concept et la solution à deux Etats. Cela nous donne un élan pour l’avenir car on pourra s’appuyer sur ça et chaque pays qui reconnaîtra la Palestine prendra des engagements fondés sur cette reconnaissance. Chaque étape compte. Nous ne pouvons pas nier le fait que la reconnaissance nous rapproche de la concrétisation effective de l’Etat, mais oui, nous devons également travailler à un cessez-le-feu permanent [à Gaza] et à d’autres aspects nécessaires pour que les gens voient un avenir en Palestine. Q: Israël critique ces annonces de reconnaissance, que lui répondez-vous? R: Le monde d’aujourd’hui comprend et voit ce dont Israël est capable en tant qu’Etat occupant, expansionniste et annexionniste, et comprend ce qu’Israël dit, car il n’hésite pas à le dire. Israël dit au monde: +je veux aller de l’avant, je veux construire ce grand Israël+, ce qui implique une atteinte à la sécurité, à l’indépendance et à la souveraineté des Etats voisins. Et la non-reconnaissance renforcera les extrémistes de tous bords [israéliens et palestiniens, NDLR], car ceux-ci ne veulent pas voir deux Etats coexister. Q: Et si Israël refuse? R: Israël ne veut pas négocier. Allons-nous donc rester à la merci de cet Etat occupant jusqu'à ce qu’il commence à penser que nous voulons peut-être négocier ? Si les gens pensent qu’Israël va se présenter à la table des négociations, cela n’arrivera jamais. Depuis que nous nous sommes engagés dans ce processus de paix [avec les accords d’Oslo en 1993, NDLR], nous avons vu davantage de nos terres annexées par Israël, davantage d’activités de colonisation, davantage de violence de la part des colons et davantage d'étouffement de notre vie. Nous ne laisserons pas cela continuer. Nous demandons simplement que nos droits, tels qu’ils sont consacrés par le droit international, soient respectés. Et nous savons qu’ils [le gouvernement israélien du Premier ministre Benjamin Netanyahu, NDLR] vont essayer d’annexer davantage, et nous le voyons sur le terrain. Nous voyons les barrières érigées à l’entrée des villages et des villes. La violence va s’intensifier. [Mais] Israël ne peut pas continuer à agir comme un Etat au-dessus des lois, car s’il veut vivre dans la paix et la sécurité dans la région, il doit agir comme un Etat normal. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et dire: +c’est Israël, nous ne pouvons rien y faire+. Q: L’opposition des Etats-Unis est-elle un problème? R: Au bout du compte, le monde entier sera d’un côté, et probablement Israël et quelques pays de l’autre. [Ces reconnaissances] changent la donne, et nous devons donc les envisager positivement et continuer d’avancer. Nous espérons que [les Etats-Unis du président américain Donald Trump] finiront par accepter ce qui est nécessaire dans cette région, c’est-à-dire deux Etats. Q: Certains pays lient leur reconnaissance à un cessez-le-feu à Gaza ou au désarmement du Hamas. Cela peut-il freiner votre élan ? R: En ce qui concerne le désarmement du Hamas, je pense qu’il y a un consensus à ce sujet. Et par ailleurs, même le Hamas dit qu’il ne veut pas faire partie du gouvernement de Gaza après la guerre. Donc si un accord de paix est conclu et qu’il y a un cessez-le-feu permanent, cela ne devrait pas poser de problème. Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE © Agence France-Presse -
Royaume-Uni : 5 000 londoniens ont manifesté contre la visite de Donald Trump
Londres - «Trump n’est pas le bienvenu», «Pas de tapis rouge pour la haine": quelque 5.000 personnes selon la police ont manifesté mercredi dans le centre de Londres, sous un ciel gris, contre la venue du président américain qui a entamé une visite d’Etat au Royaume-Uni. A une quarantaine de kilomètres du château de Windsor, où Donald Trump est reçu avec les honneurs par la famille royale, les manifestants ont marché de Regent’s Park jusqu’au Parlement britannique. «Il sème la destruction et le désordre à travers le monde entier», a indiqué à l’AFP Dave Lockett, ancien enseignant de 67 ans, qui s’inquiète que les «idées véhiculées par Trump gagnent la société» britannique. Une centaine d’organisations politiques et ONG comme Amnesty International, les Amis de la Terre, Palestine Solidarity Campaign ou Stand Up to Racism ont participé à la marche, sous haute surveillance policière avec 1.600 agents et un hélicoptère. La Metropolitan Police a estimé à 5.000 le nombre de manifestants, brandissant des pancartes «Les migrants sont les bienvenus, Trump n’est pas le bienvenu», «Non aux fascistes» ou «Pas de tapis rouge pour la haine». «J’ai observé le premier mandat de Donald Trump, avec tous les dégâts qu’il a causés, et je suis terrifié par le deuxième», déclare à l’AFP Dale Phelan, 28 ans, dont la pancarte dénonce l’existence de «camps de concentration» pour les migrants outre-Atlantique. «Tout ce qui se passe aux Etats-Unis arrive ensuite généralement ici», ajoute-t-il, citant la promesse de Nigel Farage, à la tête du parti d’extrême droite britannique Reform UK, d’expulser jusqu'à 600.000 migrants en cinq ans s’il devenait Premier ministre. Le président américain évite la capitale britannique et le public pour sa deuxième visite d’Etat, de mercredi à jeudi, largement à l’abri des regards. «Valeurs progressistes» «Il sait que nous protestons contre lui», et préfère «faire un petit tour triste en calèche tout seul à Windsor, avec un défilé que personne ne verra», ironisait un porte-parole de Stop Trump Coalition. Selon un sondage YouGov/Sky publié mercredi, près de la moitié des Britanniques (45%) pensent que c'était une erreur d’inviter Donald Trump pour une deuxième visite d’Etat, et quasiment 70% d’entre eux ont une opinion défavorable du président américain. Dans le cortège, qui avance au rythme des tambours, flottent de dizaines de drapeaux palestiniens, une pancarte accusant Trump, allié d’Israël, de «bombarder des enfants à Gaza pendant qu’il festoie au Royaume-Uni». «Personne ne devrait l’accueillir», dénonce Yashi Sriram, doctorante de 32 ans, qui «n’en revient pas qu’on lui déroule le tapis rouge». La manifestation de mercredi n’a pas rassemblé autant de participants que celles qui avaient été organisées lors de la première visite d’Etat du président américain, en 2019. A cette époque, un ballon géant baptisé «Baby Trump», le caricaturant en bébé furieux en couche-culotte, avait flotté au-dessus de la capitale, avec la bénédiction du maire travailliste Sadiq Khan. Les relations sont tendues entre l'édile et Donald Trump, qui l’a en juillet qualifié de «mauvais type». Sadiq Khan a quant à lui appelé le gouvernement travailliste de Keir Starmer, soucieux de maintenir de bonnes relations avec le président américain, à savoir se montrer «critique» et à «dire la vérité» à Donald Trump. «Nous sommes déterminés à faire de notre ville une forteresse contre la haine et un phare d’espoir (...), nous défendons fièrement nos valeurs progressistes» a-t-il écrit dans une tribune dans le Guardian, quelques jours après une manifestation d’extrême droite qui a rassemblé jusqu'à 150.000 personnes à Londres. Avant son arrivée, des dizaines de manifestants anti-Trump s'étaient rassemblés à Windsor mardi pour protester contre sa venue. Des militants de l’organisation Led by Donkeys («Dirigés par des ânes») ont aussi projeté des images du président et du criminel sexuel Jeffrey Epstein sur une tour du château de Windsor. Quatre personnes ont été immédiatement arrêtées. Clara LALANNE © Agence France-Presse