Cinq banques sont accusées d’entente sur le marché des emprunts britanniques

L’autorité britannique de la concurrence estime que Citi, Deutsche Bank, HSBC, Morgan Stanley et Royal Bank of Canada ont violé les règles de fonctionnement du marché des Gilts entre 2009 et 2013.
Londres City
Devanture à la City à Londres  -  Photo Bloomberg.

Encore un scandale de manipulation de marché dans la banque d’investissement. L’autorité britannique de la concurrence, la Competition and Markets Authority (CMA), a annoncé mercredi 24 mai que Citi, Deutsche Bank, HSBC, Morgan Stanley et Royal Bank of Canada avaient enfreint les règles de concurrence entre 2009 et 2013. Les cinq banques ont échangé des informations sensibles sur les obligations souveraines britanniques (Gilts) dans le cadre de discussions en ligne.

Selon la CMA, un nombre limité d’opérateurs de ces banques ont échangé des informations portant notamment sur les prix et leurs stratégies de trading. L’achat et la vente de Gilts ainsi que de produits dérivés (swaps) sur les emprunts d’Etat du Royaume-Uni sont concernés. L’entente est intervenue sur le marché primaire, lors des émissions de Gilts par le Trésor britanniques, sur le marché secondaire, et également lors des rachats de dette menés par la Banque d’Angleterre dans le cadre de son assouplissement quantitatif.

A lire aussi: Panique à la City

Deutsche Bank collabore

«Les contribuables, les épargnants et les institutions financières pourraient avoir ainsi été privés des avantages d’une concurrence totale pour ces produits, y compris une réduction des coûts d’emprunt», a souligné Michael Grenfell, responsable de l’application de la législation à la CMA, cité dans le communiqué.

Comme souvent dans ce type d’affaire, l’un des participants a préféré prendre les devants avec l’autorité pour éviter de subir le même sort que ses camarades. Deutsche Bank a ainsi alerté la CMA et échappera à une sanction financière. Citi, pour sa part, a admis sa participation à des activités contraires au droit de la concurrence et devrait bénéficier d’une réduction de l’amende que lui infligera l’antitrust. HSBC, Morgan Stanley et RBC n’ont pas reconnu, en revanche, qu’elles pouvaient être en tort.

L’enquête de la CMA avait été ouverte en novembre 2018. Les parties mises en cause peuvent encore faire valoir leurs arguments.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Banque d'investissement

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...