
BNP Paribas plonge après des résultats inférieurs aux attentes

La banque française a présenté ce jeudi un résultat net distribuable en croissance mais inférieur aux attentes des analystes.
Sur l’année 2023 BNP Paribas affiche un produit net bancaire ajusté en hausse de 3,3%, un coût du risque de moins de 40 points de base et un résultat net distribuable de +10,2% à 11,2 milliards d’euros (hors impact négatif des événements extraordinaires notamment liés au changement de modalités de refinancement long terme ou TLTRO, et aux coûts des litiges en Pologne). Selon JPMorgan, le consensus attendait toutefois un profit supérieur, à 11,56 milliards. Les analystes soulignent aussi que BNP Paribas a revu à la baisse ses prévisions, passant d’une augmentation attendue du résultat net de 9% par an à 8%. De la même manière, ses prévisions de retour sur capitaux propres tangibles (ROTE) pour 2025 ont été ramenées entre 11,5 et 12% contre 12% précédemment, en raison des différentes décisions des autorités européennes et belges notamment, selon la banque. Lars Machenil, directeur financier de BNP Paribas, s’est toutefois dit confiant sur la capacité du groupe à délivrer un ROTE à 12% dès 2026.
En réaction, l’action de la banque chutait de plus de 7% jeudi en milieu de journée à la Bourse de Paris.
BNP Paribas se montre généreuse envers ses actionnaires en offrant un taux de redistribution de 60%. Le bénéfice par action augmente de 18% par rapport à 2022, amplifié par un programme de rachat d’actions en 2023. Une logique qui sera poursuivie en 2024 puisque BNP Paribas prévoit un autre programme de rachat d’action de 1,05 milliard d’euros au cours de l’année. Les dirigeants proposent en outre d’augmenter le dividende de 18%, à 4,6 euros.
Le groupe qui disposait de sept milliards d’euros de capital additionnel après la vente de Bank of the West en a déjà redéployé trois milliards dont un tiers en croissance organique, notamment sur la banque de financement, et deux tiers dans des partenariats et acquisitions ciblées.
La BFI déçoit
Première division du groupe, la banque de financement et d’investissement maintient sa position dominante en Europe et continue de gagner des parts de marché. Les activités de financement (Global Banking) progressent particulièrement et affichent des revenus en hausse de 14,5% à périmètre et change constants. Les métiers de titres (Securities services) sont également en croissance de 5,6%. Seules les activités de marché s’inscrivent en baisse de 6,5%. Au global, la branche a toutefois enregistré un profit avant impôt inférieur de 17% aux attentes du consensus, rapporte JPMorgan.
Le pôle banque commercial affiche des revenus en croissance de 4,7% tirée par la banque de détail et les métiers spécialisés dont Arval & Leasing Solutions qui enregistre des revenus en augmentation de 12,5%. Alors que l’activité Personal finance, en retrait de 3,1%, pèse plutôt sur les résultats du pôle.
Enfin, la prévoyance (IPS), troisième division du groupe, est à la peine, plombée par le contexte défavorable dans l’immobilier et un effet de base sur les investissements primaires (Principal Investments). Dans l’ensemble le pôle est en retrait de 3,6% à périmètre et change constants, et ce, malgré de bons résultats en gestion de patrimoine (+6%) et en assurance (+3,6%).
A lire aussi: Les banques françaises se préparent à une riche moisson
Au global, le modèle diversifié du groupe lui permet de continuer à gagner des parts de marché et surtout de compenser une dégradation plus marquée de l’environnement économique qui impacte certains pans de l’activité.
Enfin, la solvabilité du groupe reste bonne avec un ratio de CET1 à 13,2% et le taux de provision (LCR) à 148%. Structurellement très liquide, BNP Paribas bénéficie de 474 milliards d’euros de liquidités instantanément mobilisables soit un an de marge de manœuvre par rapport aux ressources de marché.
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L'armée israélienne appelle à l’évacuation de la ville de Gaza avant un assaut terrestre d’ampleur
Gaza - L’armée israélienne a appelé samedi matin les habitants de la ville de Gaza à l'évacuer vers une zone déclarée «humanitaire» plus au sud, en prévision d’un assaut au sol sur cette agglomération, la plus grande du territoire palestinien dévasté par près de 23 mois de guerre. Le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée, a lancé cet appel sur les réseaux sociaux alors que l’ONU, qui estime à environ un million les résidents de la région, a averti d’un «désastre» à venir en cas d’expansion de l’offensive sur Gaza-ville. L’armée israélienne, qui dit contrôler environ 75% de la bande de Gaza et 40% de cette agglomération, affirme vouloir s’en emparer pour venir à bout du Hamas et libérer les otages qu’il retient encore. L’appel à évacuer intervient après que le président américain, Donald Trump, a affirmé vendredi que les Etats-Unis étaient «en négociation approfondie avec le Hamas», dont l’attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre. «Nous leur disons: +Libérez-les (otages NDLR) tous immédiatement», sinon «ça va être terrible», a-t-il dit. M. Trump a également avancé que certains des otages pourraient être «morts récemment». L’armée israélienne estime à ce stade que 25 des 47 captifs restants à Gaza - sur 251 enlevés le 7-Octobre - sont morts. Le mouvement islamiste palestinien avait donné son accord en août à une proposition de trêve et libération des otages présentée par les médiateurs (Egypte, Etats-Unis et Qatar). Le gouvernement de Benjamin Netanyahu exige qu’il rende les armes et dit vouloir prendre le contrôle sécuritaire de la bande de Gaza. «L’armée ment» Dans son message, le colonel Adraee précise que pour «faciliter le départ des habitants» de la ville de Gaza, le secteur côtier d’Al-Mawasi, dans le sud du territoire, est déclaré «zone humanitaire». Selon l’armée, cette zone comprend des «infrastructures humanitaires essentielles», et est approvisionnée «en nourriture, tentes, médicaments et équipements médicaux». Depuis le début de la guerre, qui a ravagé la bande de Gaza, désormais en proie à la famine sur 20% du territoire selon l’ONU, l’armée a souvent bombardé des zones déclarées «humanitaires» et «sûres», affirmant y viser des combattants du Hamas. «L’armée ment aux gens, quand nous allons chercher de l’aide (...) ils ouvrent le feu», s’indigne Abdelnasser Muchtaha, 48 ans, déplacé à l’ouest de la ville de Gaza après avoir quitté son quartier pilonné de Zeitoun. Il affirme vouloir «pour l’instant» rester sur place. Déja déplacé à Al-Mawasi, avec sa famille, Bassam al-Astal, 52 ans, assène que la zone n’est «ni humanitaire ni sûre». «C’est là qu’il y a chaque jour le plus de martyrs, il n’y a pas de place pour les tentes, pas de services humanitaires, pas d’eau, pas d’assainissement, pas d’aide alimentaire», dit-il. Vendredi, l’armée israélienne a encore intensifié ses opérations dans la ville de Gaza bombardant, après un appel à évacuer, une tour d’immeuble dans le centre, qui s’est écroulée comme un château de cartes. Selon l’armée, le Hamas y avait installé «des infrastructures» pour «préparer et mener des attaques» la visant. Elle avait auparavant prévenu qu’elle ciblerait «dans les jours qui viennent» des «infrastructures terroristes», en particulier dans des tours d’immeubles. Le Hamas a rejeté comme «des prétextes fallacieux et des mensonges éhontés» les affirmations d’Israël selon lesquelles il utilisait ces bâtiments. «Propagande diabolique» La Défense civile du territoire palestinien, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, a fait état de 42 personnes tuées vendredi par des tirs ou bombardements israéliens, dont la moitié dans la ville de Gaza. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile. Le Hamas a dans le même temps diffusé une vidéo montrant deux otages - Guy Gilboa-Dalal et Alon Ohel - au moment où les proches et soutiens de ces captifs se mobilisaient à travers Israël pour marquer leurs 700 jours de détention et réclamer leur retour. La séquence montre M. Gilboa-Dalal demandant à M. Netanyahu de ne pas mener d’offensive dans la ville de Gaza. «Aucune vidéo de propagande diabolique ne nous affaiblira ni n'émoussera notre détermination», a réagi le Premier ministre israélien, après s'être entretenu avec les parents des deux hommes, selon son bureau. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.300 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Equipe de l’AFP dans la bande de Gaza © Agence France-Presse -
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