Le plus gros fonds souverain du monde est norvégien et s’appuie sur l’IA

Avec une valeur dépassant les 1.700 milliards d’euros mi-2025, le fonds souverain norvégien reste le numéro un mondial. Sa taille et sa stratégie d’investissement, désormais appuyée par l’intelligence artificielle, en font un acteur à part dans le paysage financier global.
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Un poids lourd venu du nord. Le Government Pension Fund Global (GPFG), géré par la Norges Bank Investment Management (NBIM), conserve en 2025 sa place de plus grand fonds souverain au monde avec une valeur qui flirte avec les 20.000 milliards de couronnes norvégiennes, soit environ 1.700 milliards d’euros au 30 juillet 2025. Et ce, en dépit d’un effet dollar faible qui ne lui est pas favorable.

Selon le conseil spécialisé GlobalSWF qui tient un classement par taille, il est suivi d’assez loin par les fonds chinois Safe IC et CIC sur les deux autres marches du podium puis par trois fonds du Moyen-Orient : le Public Investment Fund (PIF) d’Arabie saoudite, l’Abu Dhabi Investment Authority (Adia) et la Kuwait Investment Authority (KIA).

Issu des revenus pétroliers de la Norvège, ce fonds, créé par une loi de 1990, a su se transformer en un investisseur global, présent dans plus de 9.000 entreprises à travers 70 pays. Sa force ne réside pas uniquement dans sa taille. Le GPFG se distingue par une gestion rigoureuse, une transparence reconnue et une politique d’investissement responsable, notamment via l’exclusion d’entreprises jugées non conformes à ses critères éthiques. Il se singularise par le fait qu’il investit uniquement hors des frontières norvégiennes et également par la très faible part des actifs alternatifs dans son portefeuille, de l’ordre de 2%. Il est autorisé par le gouvernement norvégien à investir dans des actifs d’infrastructures vertes non cotées, mais pas dans des entreprises privées.

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L’intelligence artificielle au cœur de la stratégie

Depuis plus de deux ans, le fonds a intégré l’intelligence artificielle (IA) dans ses processus d’analyse et de décision. L’IA est utilisée pour affiner la sélection de titres, anticiper les mouvements de marché et modéliser les risques à grande échelle. Cette approche algorithmique ne remplace pas les analystes humains, mais elle renforce leur capacité à traiter des volumes massifs de données en temps réel.

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Cette orientation technologique s’est aussi traduite par des investissements ciblés dans le secteur de l’IA, notamment aux Etats-Unis. En 2024, le GPFG a ainsi renforcé sa position dans Nvidia, un acteur clé du secteur des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle, et consolidé ses participations dans Apple et Microsoft, deux entreprises au cœur de l’écosystème IA mondial.

Ces choix ont contribué à un rendement global annuel de 13% en 2024, soit 213 milliards d’euros de gains, dont une part importante issue du secteur technologique.

Une gestion prudente, tournée vers le long terme

Sous la direction de Nicolai Tangen, ancien dirigeant de hedge fund, le GPFG poursuit une stratégie de long terme, fondée sur la diversification, la transparence et la responsabilité. L’intégration de l’IA n’est pas un effet de mode, mais une évolution structurelle de sa gestion, pensée pour durer et pour rester en avance.

Alors que d’autres fonds souverains, notamment au Moyen-Orient et en Asie, cherchent à moderniser leur gouvernance, le modèle norvégien continue de faire référence. Sa capacité à conjuguer performance, éthique et innovation technologique en fait un acteur singulier dans un paysage financier en mutation.

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