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Marché obligataire : la gestion active reste incontournable

Les investisseurs sont constamment à la recherche de stratégies optimales pour naviguer sur des marchés complexes et atteindre leurs objectifs financiers. Bien que les stratégies d’investissement passives aient gagné du terrain ces dernières années, en particulier sur les marchés très efficients, nous pensons qu’il existe un argument fort et convaincant selon lequel les obligations restent un terrain fertile pour la gestion active.
Passif ou actif : des philosophies aux atouts différents
La philosophie sous-jacente de la gestion passive est que les marchés sont généralement efficients et qu’il est difficile de surperformer de manière constante après prise en compte des frais et des dépenses. Les fonds passifs visent à reproduire la performance d’un indice de marché spécifique (par exemple, un indice d’obligations ou d’actions) en le répliquant partiellement ou totalement. Cet objectif peut être atteint en achetant les titres sous-jacents dans les mêmes proportions ou en utilisant des produits dérivés.
Ils présentent généralement des couts inférieurs à ceux des fonds gérés activement et son exposé au risque de marché avec un risque actif minimal par rapport à l’indice.
À l’inverse, les gestionnaires actifs visent à battre un indice de référence choisi en prenant des décisions discrétionnaires fondées sur des recherches exclusives et des informations sur le marché.
Leurs principales caractéristiques sont les suivantes :
· Coûts : ratios de dépenses plus élevés en raison de recherches approfondies, d’équipes d’experts et d’opérations plus fréquentes.
· Risque : risque de marché plus risque actif. Par exemple, le risque que la stratégie produise un rendement supérieur ou inférieur à celui de l’indice de référence.
Quand les obligations ont-ils besoin d’un regard différent ?
Les marchés obligataires se caractérisent par le fait que les plus gros emprunteurs dominent le paysage de l’investissement. Plutôt que de se concentrer sur les émetteurs dont les fondamentaux sont les plus solides, une stratégie passive se concentre sur les émetteurs de dette les plus prolifiques, indépendamment de leur qualité de crédit ou de leurs perspectives. Pour cette seule raison, il existe de solides arguments en faveur d’une approche active de l’investissement en obligations.
En outre, si les stratégies passives peuvent convenir à des marchés larges, très liquides et efficaces, leur attrait est moins évident dans des segments où la liquidité est plus faible, la couverture de recherche limitée et les profils de risque asymétriques. Dans ce cas, la gestion active peut offrir un avantage significatif grâce à une prise de risque sélective et à une analyse de crédit ascendante.
Les obligations mondiales à haut rendement, les obligations d’entreprises en devises fortes des marchés émergents et les obligations supplémentaires de niveau 1 (AT1) sont des exemples spécifiques qui illustrent ce potentiel.
Obligations mondiales à haut rendement
Contrairement aux obligations de qualité très liquides, l’univers des obligations à haut rendement est moins efficace, avec une plus grande dispersion de la qualité du crédit, de la tarification et de la liquidité. Il convient donc parfaitement aux gestionnaires actifs compétents pour identifier les titres mal évalués et exploiter les écarts de valorisation.
Le principal risque étant le défaut de paiement, les gestionnaires actifs peuvent identifier les entreprises dont la qualité de crédit se détériore et qui risquent de se retrouver en défaut de paiement. Les fonds passifs sont tenus de suivre l’indice, ce qui implique souvent de détenir les sociétés les plus endettées plutôt que celles dont les fondamentaux sont les plus solides.
Les gestionnaires actifs peuvent également accéder à un plus grand nombre de petits émetteurs qui peuvent être négligés par les stratégies de suivi d’indice, ce qui offre des opportunités supplémentaires d’alpha.
Obligations d’entreprise en devises fortes des marchés émergents
Les obligations d’entreprise en devises fortes des marchés émergents sont moins transparentes que celles des marchés développés. Cela constitue un avantage pour les gestionnaires actifs qui disposent des capacités de recherche et de l’expertise nécessaires pour évaluer le rapport risque/rendement d’un investissement dans des régions et des émetteurs spécifiques.
Les gestionnaires actifs peuvent également identifier les émetteurs dont les fondamentaux s’améliorent, dont la gouvernance est solide et dont les modèles d’entreprise sont durables. Les fonds passifs, en revanche, doivent accepter le risque de crédit moyen de l’indice.
Les marchés émergents sont particulièrement sensibles aux événements géopolitiques, aux changements macroéconomiques et aux fluctuations monétaires. Toutefois, les gestionnaires actifs peuvent ajuster l’exposition des portefeuilles pour atténuer ces risques, réduire l’exposition aux régions vulnérables, tirer parti des tendances émergentes et traverser les périodes de tensions sur les marchés.
Capital financier (obligations AT1)
Les obligations AT1 sont un marché relativement nouveau qui a été créé pour recapitaliser les banques à la suite de la crise financière mondiale. Ces obligations sont considérées comme du capital réglementaire et sont particulièrement complexes. Par exemple, les AT1 peuvent être appelées ou prolongées à la discrétion de l’émetteur, dépréciées ou converties en actions. Le paiement des coupons peut être retardé ou annulé.
La nature complexe des obligations AT1 nécessite une analyse détaillée de leur prospectus pour en comprendre les implications économiques. En effet, différentes obligations AT1 d’un même émetteur peuvent avoir des caractéristiques très différentes. Les gestionnaires actifs peuvent se concentrer sur les AT1 qu’ils estiment mal évalués ou éviter les obligations qui présentent des caractéristiques désavantageuses pour les investisseurs.
S’adapter à l’évolution des marchés et saisir les opportunités
Si les stratégies passives offrent un bon rapport coût-efficacité et une large exposition aux marchés, elles sont intrinsèquement limitées dans leur capacité à s’adapter à l’évolution des conditions de marché et à tirer parti d’opportunités spécifiques. C’est là que la gestion active prouve sa valeur, en apportant flexibilité, perspicacité et précision.
Dans un certain nombre de segments obligataires, notamment le haut rendement (High Yield) mondial, les entreprises des marchés émergents et les obligations mondiales, une approche active permet :
· d’exploiter les inefficacités du marché et de générer des rendements supérieurs aux indices de référence ;
· d’identifier et d’éviter de manière proactive les titres problématiques, offrant ainsi une meilleure protection contre les baisses de cours ;
· de s’adapter rapidement aux fluctuations du marché, aux événements géopolitiques et aux changements macroéconomiques ;
· d’investir dans un univers plus large de titres au-delà des contraintes indicielles.
Pour les investisseurs qui cherchent à naviguer dans le paysage de plus en plus complexe des obligations, la gestion active offre la possibilité de répondre de manière réfléchie au changement, de gérer le risque avec discipline et de découvrir des opportunités au-delà de l’indice de référence.
Bien qu’aucune approche ne soit sans risque, la flexibilité et la sélectivité des stratégies actives peuvent jouer un rôle précieux dans la construction de portefeuilles résilients et adaptés aux objectifs. Comme toujours, les décisions d’investissement doivent être prises en fonction des objectifs individuels, de l’horizon temporel et de l’appétit pour le risque.
