
Washington pose ses conditions à l’internationalisation du rôle du yuan
Le yuan revient sur le devant de la scène. Le séminaire du G20 sur le système monétaire international qui se tient à Nankin aura été l’occasion pour le président français, Nicolas Sarkozy, de proposer l’idée de fixer un calendrier à l'élargissement du panier qui détermine la valeur des droits de tirage spéciaux (DTS) à de nouvelles monnaies, comme le yuan. Et de proposer la création d’une nouvelle enceinte de concertation internationale sur les changes incluant les pays émergents, dont la Chine.
Les Etats-Unis posent néanmoins leurs conditions. Les pays candidats devront avoir «un système de change flexible, une banque centrale indépendante et autoriser la libre-circulation des capitaux», prévient Timothy Geithner.
Et le secrétaire au Trésor américain de plaider en faveur d’une plus grande flexibilité des changes, pointant du doigt certaines économies émergentes qui mènent «des politiques très étroitement contrôlées avec de très vastes contrôles des capitaux». Une référence à la Chine qui pose d’ailleurs comme préalable à l’intégration de sa monnaie dans le panier de DTS la poursuite de son ouverture internationale.
Des mesures en ce sens ont déjà été prises, telles que la mise en place de swaps de devises, la possibilité pour les sociétés chinoises de réaliser des transactions en yuan plutôt qu’en dollar, l’assouplissement des restrictions pesant sur les dépôts en yuan à Hong Kong, ou la possibilité pour les sociétés domestiques et internationales d’émettre des obligations libellées en yuan à Hong Kong. Ces mesures visent cependant moins à diversifier les réserves de change du pays qu’à libéraliser le système financier local en lançant une batterie d’instruments financiers sur le marché de Hong Kong, véritable laboratoire de la politique chinoise.
Mais le chemin reste long. En 2010, la part du yuan dans les mouvements de changes globaux est restée marginale à seulement 0,9%, entre le rouble russe et le zloty polonais. La société de gestion GaveKal estime que «si d’ici 2020 une part significative des échanges chinois se feront en yuan et que les banques centrales pourraient augmenter leurs réserves de change en yuan à des niveaux similaires à la livre ou au yen, il est néanmoins impossible que la devise chinoise se substitue au dollar comme principale réserve internationale de change dans les deux décennies à venir».
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