«Un resserrement supplémentaire des spreads périphériques semble probable»

Frederik Ducrozet, économiste chez CA CIB
Patrick Aussannaire

-L’Agefi : La baisse des rendements des pays périphériques est-elle durable ?

-Frederik Ducrozet : Ce resserrement des spreads périphériques, qui a surpris tout le monde par son ampleur, s’explique par un retour des banques sur leurs marchés domestiques, notamment en Espagne, après les échéances liées à la revue des bilans bancaires fin 2013, mais aussi par une amélioration des fondamentaux, une moindre fragmentation financière et un environnement de marché favorisant la recherche de rendement. A court terme, cette tendance est difficilement extrapolable, d’autant que les taux périphériques ont chuté bien en dessous des niveaux qui prévalaient avant la contagion systémique de l'été 2011. En termes de spreads, un resserrement supplémentaire semble néanmoins justifié et probable cette année, sans doute à un rythme plus modéré et sur fond de remontée graduelle des taux core.

-Cette baisse est-elle de nature à modifier les décisions de la BCE ?

-La BCE est totalement transparente dans ses objectifs : un resserrement prématuré des conditions monétaires ne sera pas toléré. Or les taux périphériques font partie intégrante de l'équation monétaire, au même titre que les taux interbancaires (Eonia, Euribor) ou ceux de change. Leur baisse est donc de nature à réduire la pression qui pèse sur la BCE, en lui évitant de surréagir à d’autres variables financières. Deux principaux bémols cependant : 1) l’argument ne vaut pas pour des pays core qui restent en situation délicate, comme les Pays-Bas ou la France; 2) en cas de nouvelle chute de l’inflation ou d’appréciation de l’euro, la BCE n’hésitera pas à agir, et les bonnes nouvelles en provenance de la périphérie seront une maigre consolation.

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