
Pimco va devoir rassurer après le départ de son directeur général

Son départ surprend les clients de Pimco, mais aussi les actionnaires de sa maison-mère Allianz. Après l’annonce, mardi, de la démission de Mohamed El-Erian, directeur général et co-responsable des investissements du gestionnaire d’actifs, le cours de l’assureur allemand a clôturé en baisse de 1,24% hier.
Ni le principal intéressé, ni son employeur n’ont justifié cette décision. Effective mi-mars, elle pourrait être motivée par des ambitions politiques de Mohamed El-Rian aux Etats-Unis ou en Egypte, son pays d’origine, mais peut-être surtout par les difficultés du premier gestionnaire obligataire mondial qui totalisait 1.970 milliards de dollars (1.450 milliards d’euros) d’actifs fin septembre.
En 2013, la firme californienne a connu une année noire avec 30,4 milliards de dollars de décollecte, après des rentrées nettes de 62,7 milliards l’année précédente, selon Morningstar. Plus gros fonds produit obligataire du monde avec 237 milliards de dollars d’actifs à fin décembre, Pimco Total Return a accusé à lui seul 41 milliards de dollars de retraits, après les paris erronés de Bill Gross sur l’évolution des taux américains. Pour la première fois depuis 1999, sa performance a été négative l’an dernier et a atteint son pire niveau depuis 20 ans, à -1,9%, mais elle reste supérieure à celle de 40% des fonds concurrents selon Morningstar.
Mohamed El-Erian, 55 ans, apparaissait à la fois comme le successeur naturel et une alternative aux positions de Bill Gross, désormais âgé de 69 ans. Depuis son arrivée en 1999 (et hormis une parenthèse de deux ans à Harvard), sa stratégie de diversification vers les actions et les marchés émergents a permis d’augmenter les encours de Pimco, mais avec des résultats mitigés. Si son fonds Pimco Global Advantage Strategy Bond a battu 49% de ses pairs ces trois dernières années, selon Bloomberg, Pimco Global Multi-Asset offre un rendement annualisé de 6,2% depuis son lancement il y a cinq ans, derrière 82% de ses rivaux.
Bill Gross va donc se retrouver seul aux manettes de la politique d’investissement, même s’il sera assisté de deux autres figures de la maison, Andrew Balls et Daniel Ivascyn, considéré comme l’un des meilleurs gérants obligataires du moment. La direction générale de Pimco sera désormais assurée par Douglas Hodge, l’actuel responsable des opérations. Mohamed El-Erian continuera à siéger au comité exécutif international d’Allianz et deviendra conseiller de son comité de direction.
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