Londres rassure sur les risques d’une éventuelle indépendance de l’Ecosse

Le Trésor britannique s’est engagé hier à honorer l’ensemble de la dette émise par le Royaume-Uni dans sa forme actuelle
Patrick Aussannaire

Le Royaume-Uni offre des garanties aux investisseurs concernant la dette jusqu'à une éventuelle indépendance de l’Ecosse. Dans un communiqué publié hier, le Trésor britannique a souhaité lever toute incertitude sur les marchés avant le référendum qui doit déterminer l’avenir du pays en septembre prochain, en indiquant que «dans le cas où l’Ecosse déciderait de devenir indépendante du Royaume-Uni, le gouvernement britannique honorera en toute circonstance les termes contractuels de la dette émise par le gouvernement britannique».

Le rendement du Gilt britannique à 10 ans reculait de 4 points de base hier, à 2,83%, après avoir atteint un niveau de 3,07% le 27 décembre dernier. Il suit ainsi l’évolution du rendement des obligations d’Etat américaines de même maturité qui, après être grimpé à 3,03% fin décembre, est revenu à 2,85%. «Nous devons nous assurer que les contribuables ne soient pas désavantagés par la tenue de ce référendum, et qu’il n’y ait pas de prime de risque sur la dette souveraine britannique associée à une éventuelle séparation», s’est justifié hier le secrétaire au Trésor britannique, Danny Alexander.

Londres ajoute qu’«un Etat écossais indépendant aura la charge d’une part juste et proportionnée des engagements financiers du Royaume-Uni en cours, mais aucune part du stock de dette émise par le Royaume-Uni ne sera transférée à l’Ecosse». Il précise néanmoins que le nouvel Etat devra lever les fonds nécessaires au remboursement de cette part au Royaume-Uni. Des négociations entre les deux Etats devront alors s’entamer pour déterminer précisément la part de dette à assumer par chacun, ainsi que les conditions de remboursement d’une Ecosse indépendante.

Le premier ministre écossais, Alex Salmond, s’est réjoui de cette déclaration tout en précisant que le pays «reste préparé à négocier la prise en charge du financement d’une juste part de la dette du Royaume-Uni à condition, bien sûr, que l’Ecosse détienne une juste part des actifs, y compris des actifs monétaires». Une analyse menée par l’Institut national de recherche économique et sociale estimait que si la dette par habitant d’une Ecosse indépendante serait inférieure à celle du reste du Royaume-Uni, le pays devrait faire face à des coûts de financement d’un niveau supérieur de l’ordre de 170 pb. Seul un tiers des Ecossais souhaiterait néanmoins l’indépendance, selon les derniers sondages.

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