Londres marque des points dans la négociation du yuan

Dans un contexte de poursuite de la libéralisation de la devise chinoise, la City a enregistré une hausse de ses volumes de transactions l’an dernier
Stéphanie Salti, à Londres

L’offensive du Royaume-Uni sur le front du yuan ne se relâche pas. A la suite d’une rencontre en février entre le gouverneur de la Banque d’Angleterre Mervyn King et son homologue chinois Zhou Xiaochuan, les deux pays ont décidé de faciliter l’établissement d’un arrangement bilatéral sur trois ans de swaps de devises en yuans et en livres, pour favoriser le financement commercial et l’investissement direct entre la Chine et le Royaume-Uni. Les banques britanniques n’ont pas attendu cet échange pour faire valoir leurs ressources en yuans auprès de leurs clients.

Selon une étude réalisée par Bourse Consult auprès de douze banques établies à Londres – et couvrant quelque 85% du marché du renminbi - l’offensive s’est conclue en 2012 par des résultats mitigés. Si le nombre de dépôts dans la banque commerciale a reculé de près de 30% comparé à 2011 à 2,1 milliards de yuans, les volumes de financement d’importations et d’exportations ont doublé à 33,6 milliards.

«Les chiffres très variables concernant le secteur de la banque commerciale peuvent indiquer que la plupart des comptes en yuans sont utilisés pour des flux de transactions plutôt que pour garder des positions en cash sur le long terme», explique l’étude.

A l’image des années précédentes, la banque de détail ne décolle pas: les banques britanniques ont été moins nombreuses à proposer l’an dernier des services en yuans à leurs clients individuels et les dépôts se sont contractés de 250 à 220 milliards de yuans, signalant ainsi que le recours à ces services était le plus souvent limité à la clientèle chinoise résidant au Royaume-Uni. En revanche, le secteur des changes a poursuivi sa vitalité: le marché au comptant du change en yuans à Londres a généré, selon l’étude, un volume quotidien moyen de 2,5 milliards de dollars américains, soit une progression de 240% par rapport à 2011. Les options ont également bondi à hauteur de 390% à 550 millions de dollars tandis que les swaps sur devises ont progressé de 17% à 13,8 millions. Par contraste, les produits NDF au total (non deliverable forwards) n’ont progressé que de 12%.

L’étude signale que la création prochaine du CIPS, un système de règlement brut en temps réel pour le yuan, dont le lancement est prévu en 2014, pourrait renforcer la position de Londres sur la scène internationale de la devise chinoise. De nombreuses questions restent cependant en suspens sur les modalités opératoires de ce système.

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