
L’inflation va conforter la BCE dans son projet de hausse des taux
Les prix ont augmenté plus que prévu dans la zone euro en février. Tandis que les économistes tablaient une inflation de 2,4% en glissement annuel, elle est ressortie à 2,6% d’après l’estimation flash d’Eurostat. Il s’agit de la progression la plus forte depuis octobre 2008. Cette accélération de la hausse des prix s’explique principalement par la montée des cours des matières premières. Le conflit en Libye s’est en effet traduit par une augmentation moyenne des prix du pétrole de 6 euros par baril par rapport à février et de 23 euros par rapport à mars 2010, souligne Frédérique Cerisier, économiste chez BNP Paribas.
La poussée de l’inflation tient aussi à un élément technique, à savoir la nouvelle méthodologie d’Eurostat sur le traitement des prix saisonniers sur les vêtements, les chaussures, les fruits et les légumes. L’institut de statistiques avait déjà prévenu que ce changement aurait un effet particulièrement marqué en Italie, où l’inflation s’est élevée à 2,6% en mars dernier.
Si ce facteur est ponctuel, les spécialistes s’attendent en revanche à un maintien du prix des matières premières à un niveau élevé sur l’ensemble de l’année. Pour BNP Paribas, qui pointe en outre les anticipations d’inflation des entreprises et des ménages, l’inflation pourrait «s’établir autour de 3% avant la fin de l’année». «Nous avons relevé notre prévision pour l’inflation dans la zone euro de 0,1 point à 2,6% pour 2011», indique Fabio Fois, économiste chez Barclays Capital, qui table à présent sur une inflation de 2,5% en avril contre 2,4% précédemment.
Dans ses dernières prévisions, datant de début mars, la Banque centrale européenne (BCE) prévoyait une inflation à 2,3 % en 2011 contre une précédente anticipation à 1,7 %. Dans ce contexte, la BCE avait annoncé son intention de relever ses taux dès le mois d’avril, a priori de 25 points de base à 1,25 %. Avec la publication d’hier d’une inflation supérieure aux anticipations, la probabilité d’un véritable cycle haussier augmente. Le projet de la BCE a une nouvelle fois été confirmé hier par Nout Wellink, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, pour qui la hausse de l’inflation en Allemagne, dont l'économie est en croissance, montrait que les taux de la zone euro étaient actuellement trop bas pour l'économie allemande. En mars, l’inflation est ressortie à 2,2% en Allemagne.
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