
L’Europe donne une lecture plus favorable de ses chiffres de PIB
La mise aux normes internationales des calculs de PIB réalisés par Eurostat va donner un léger bol d’air aux pays européens. Dans un mémorandum publié hier, la Commission européenne explique le passage de sa méthode aux nouvelles normes de comptabilité européennes (ESA 2010) par la nécessité d’établir un système de comparaison fiable entre indicateurs de croissance et de dette publique des différents Etats membres de l’Union (UE), mais aussi à l’international.
Ce nouveau système, qui sera effectif dès le mois de septembre prochain, aura pour effet immédiat une augmentation moyenne du PIB des Etats de l’UE de 2,4%.
Environ 80% de ce réajustement, soit 1,9 point, est à mettre sur le compte de l’intégration des dépenses en «recherche et développement» dans la catégorie «formation brute de capital fixe» des Etats. Jusqu’à présent, elles figuraient dans le poste des «dépenses courantes». Avec un effet plus marginal, le nouveau système va lisser la contribution des services d’assurance non-vie dans le PIB afin d’atténuer le poids des demandes d’indemnisations, par nature volatiles.
Dans ce contexte, la Finlande et la Suède bénéficieront le plus de ce changement, avec une hausse mécanique de leur PIB estimée par Eurostat entre 4% et 5%. A contrario, les pays de l’Europe de l’Est (la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne et la Roumanie) bénéficieront d’un impact marginal sur le calcul de leur activité compris entre 0 et 1%. Le groupe constitué de la Belgique, du Danemark, de l’Allemagne et de la France verra son niveau d’activité augmenter entre 2% et 3%, alors que l’impact sur les comptes de l’Autriche, des Pays-Bas et du Royaume-Uni sera légèrement plus fort, entre 3% et 4%. De quoi ajuster dans un sens favorable les ratios d’endettement de ces pays.
Les Etats-Unis ont réalisé cette mise à jour de leurs comptes nationaux en août dernier avec pour effet une révision à la hausse de leur chiffres de PIB de 3,5% sur les années 2010, 2011 et 2012. La partie consacrée aux loisirs, activités artistiques et littéraires est déjà intégrée dans les calculs actuels d’Eurostat et a pesé à hauteur de 0,5 point dans la révision de l’activité américaine.
Pourtant, l’impact de la recherche et développement a été plus important aux Etats-Unis qu’elle ne le sera en Europe, avec une contribution positive de 2,5 points (contre 1,9 point dans l’UE).
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