
L’Espagne sort du plan d’aide pour ses banques mais reste fragile
L’Espagne n’est plus sous assistance financière. Le pays est officiellement sorti mardi du plan d’aide qui avait été octroyé par la zone euro au printemps 2012 pour aider Madrid à recapitaliser ses banques. Au final, le Mécanisme européen de stabilité (MES) aura fourni 41,3 milliards d’euros à l’Espagne, sur les 100 milliards qui avaient été initialement mis à sa disposition. «L’Espagne ne demandera pas de programme d’assistance supplémentaire», a confirmé le MES. Comme l’Irlande avant elle, l’Espagne n’aura donc pas besoin d’un programme de précaution.
C’est «une réussite impressionnante», s’est félicité Klaus Regling, le patron du MES. L’aide a contribué, selon lui, «à la recapitalisation et la restructuration des banques espagnoles en difficulté, qui sont aujourd’hui sur des bases solides», ce qui, «combiné à des réformes structurelles, permettra à l'économie espagnole de générer une croissance substantielle et stable». Mardi, les rendements à 10 ans se sont détendus de 3,5 points de base à 4,1 %. lls avaient atteint 7,5% en 2012 au moment où Madrid avait demandé le programme d’aide pour ses banques.
La Commission européenne continuera toutefois de surveiller le système bancaire espagnol ainsi que les finances publiques du pays une fois tous les six mois jusqu'à ce que Madrid ait remboursé 75% de l’aide reçue. Si l’économie du pays est sortie d’une récession de deux ans au troisième trimestre 2013, la convalescence reste fragile. Le retour timide de la croissance, attendue officiellement à 0,7% en 2014, ne suffira pas à redresser les finances publiques. Selon S&P, le déficit budgétaire sera bien de 6,5% du PIB en 2013 et devrait descendre comme prévu à 5,8% cette année mais au prix d’efforts budgétaires supplémentaires, ce qui risque de peser un peu plus sur la demande intérieure.
Pas de quoi donc briser la spirale de la dette. Selon le gouvernement espagnol, elle devrait atteindre 94,2% du PIB en 2013 et grimper à 99,8% du PIB cette année. Le ratio de dette du pays a bondi de 50 points depuis 2007. Le programme de financement du Trésor espagnol prévoit l'émission de 141 milliards d’euros de dette à moyen et long terme cette année, contre un peu plus de 125 milliards en 2013. En y ajoutant les émissions de bons du Trésor ainsi que d’autres instruments, ce sont 244 milliards d’euros que l’Espagne devra aller chercher sur les marchés pour financer ses besoins.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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