
L’Espagne résistera à l’effet domino selon les investisseurs
Depuis le début de l’année, les obligations souveraines espagnoles ont réalisé un parcours très différent de celui des dettes portugaise, grecque ou irlandaise. Alors que les rendements se sont encore tendus pour ces trois Etats, celui des Bonos à dix ans s’est resserré de 28 points de base (pb) à 5,175 % et celui de la dette à deux ans de 57 pb à 2,88%. Les dernières émissions de dettes espagnoles, à 10 et 30 ans la semaine dernière, se sont en outre bien passées, le pays ayant pu se financer à un taux inférieur à celui des opérations précédentes. Les spreads étaient stables hier.
Pour les investisseurs, le fait que le recours du Portugal au guichet européen soit dorénavant inéluctable et que le secteur bancaire espagnole inquiète l’agence de notation Moody’s n’aura pas d’effet notable sur la dette espagnole. Pour preuve, les rendements des Bonos n’ont pas réagi à ces nouvelles. «Nous avons confiance dans la capacité de l’Espagne à régler les problèmes de son secteur bancaire, même si cela risque de prendre du temps», a déclaré hier Wim Veraar, responsable de la gestion monétaire de ING IM lors d’une conférence.
«Le gouvernement espagnol est très proactif depuis le début de la crise, ajoute Axel Botte, stratégiste obligataire chez Natixis Asset Management. Le regain de confiance des investisseurs sur l’Espagne s’est traduit par une forte détente des rendements sur la dette souveraine depuis trois mois. Nous nous attendons à présent à une stabilisation des spreads. Le rally a en effet été très rapide et, suite à cette embellie, la valeur relative des Bonos n’est plus aussi attrayante comparée, par exemple, à la dette italienne.»
Dans ce contexte, ces gestionnaires, même s’ils sont confiants, ne se positionnent plus sur la dette gouvernementale espagnole. Le fonds monétaire ING Liquid Euro détenait à fin février pour 2,35 % de titres courts espagnols qui arriveront à maturité dans un mois. «Nous ne prévoyons pas d’acheter de nouveaux bons du Trésor car le rendement a baissé et il y a un risque de volatilité», précise Wim Veraar. Ce risque est également identifié par les stratégistes de Barclays Capital. «A court terme, expliquent-ils, nous pourrions observer un regain de tension sur les spreads espagnols, en particulier parce qu’ils se situent à leur plus bas niveau depuis neuf mois».
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