Les transactions de taille moyenne devraient prédominer dans la chimie

Ce type d’opérations permet d’optimiser les portefeuilles d’activité sans s’exposer à des risques politiques ou réglementaires trop élevés
Yves-Marc Le Reour

Les fusions et acquisitions de taille moyenne devraient être particulièrement dynamiques dans la chimie cette année, selon Fitch qui organisait hier à Paris une réunion sur les perspectives de ce secteur. Grâce à un environnement opérationnel et financier plus favorable en 2010, les groupes chimiques ont pu améliorer de façon notable leurs marges, leur cash-flow et leur structure de bilan. «Suite à de nombreux refinancements, les liquidités élevées dont disposent les groupes chimiques ont conduit à une accumulation de cash importante», estime l’agence de notation, en soulignant que ceci concerne la plupart des producteurs européens et américains, ainsi qu’une grande partie de ceux des pays émergents.

«Des taux d’intérêt toujours faibles et la volonté d’optimiser leur portefeuille d’activités devraient conduire ces groupes à privilégier des acquisitions de taille moyenne, comprises entre 100 et 500 millions d’euros», poursuit Fitch. De fait, l’irruption dans les fertilisants d’un groupe minier comme l’anglo-australien BHP Billiton, qui a tenté sans succès l’an dernier de racheter pour plus de 30 milliards d’euros le canadien Potash Corp., ne plaide pas en faveur de grosses opérations transnationales qui sont davantage susceptibles d’être refusées pour des raisons politiques ou réglementaires. La Russie, producteur important de potasse, a ainsi fait le choix de privilégier le rapprochement entre ses deux principaux acteurs domestiques (Uralkali et Silvinit), ce qui devrait donner naissance à un groupe dont la capitalisation boursière avoisinera 20 milliards d’euros.

En Europe occidentale, Solvay et BASF apparaissent les mieux placés pour satisfaire leur volonté de croissance externe, compte tenu de leur flexibilité financière élevée. Par ailleurs, Fitch s’attend à ce que des sociétés européennes «fassent l’objet d’une convoitise accrue de la part de groupes en provenance de pays émergents, en raison de la réglementation Reach». Celle-ci impose, au-dessus d’un certain tonnage, de faire enregistrer des substances chimiques ayant un caractère potentiellement nuisible avant de les commercialiser dans l’Union. L’acquisition de sociétés européennes de taille moyenne permettrait donc à des groupes étrangers de préserver leur accès au marché unique à travers une production directe dans cette zone, et plus seulement par le biais d’importations.

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