Les sociétés étrangères attendent des réformes pour investir en France

Le nombre record de projets étrangers réalisés dans l’Hexagone l’an dernier ne s’est pas traduit en emplois, selon l’étude annuelle d’EY.
Patrick Aussannaire

La France bénéficie d’une fenêtre d’opportunité pour transformer l’essai en termes d’investissements de sociétés étrangères. L’étude annuelle réalisée par EY concernant l’attractivité de l’économie française montre en effet que l’Hexagone a attiré un nombre record de 608 projets d’investisseurs étrangers l’an dernier, soit 18% de plus qu’en 2013.

Une bonne performance qui lui permet non seulement de rattraper une partie de son retard sur l’Allemagne et sur le Royaume-Uni, où la progression du nombre de projets a été plus limitée à 9% et 11% sur un an pour atteindre des niveaux respectifs de 763 et 887, mais également de creuser son avance sur des pays tels que l’Espagne, la Belgique et les Pays-Bas. Les investisseurs y ont réalisé un nombre de projets nettement plus limité (232, 198 et 149 respectivement).

Si elle ne retrouve pas encore tout à fait ses niveaux d’avant la crise, l’image du «site France» bénéficie néanmoins d’un regain d’attractivité auprès des décideurs internationaux, 68% des 206 dirigeants interrogés par EY dans le cadre de son étude (directeurs financiers, généraux, du marketing, de la communication et du développement) se disant désormais satisfaits d’une localisation au sein de l’Hexagone, après un niveau historiquement faible de 62% l’année précédente. L’indice de satisfaction atteint même une proportion de 80% pour les dirigeants d’entreprises qui sont déjà implantées en France, soit un nombre de 133 sur les 206 interrogés.

«La France peine toujours à convaincre de nouveaux clients et n’a pas les mêmes taux d’amélioration que ses concurrents», précise néanmoins l’étude. Pour les convaincre de franchir le pas, les décideurs étrangers interrogés réclament en priorité un allègement du coût du travail, un assouplissement de l’environnement administratif et juridique des entreprises, un allègement de la fiscalité des entreprises et un soutien plus fort de la recherche et de l’innovation. Ces freins ont d’ailleurs conduit à une situation où la hausse des projets d’investissements étrangers en France s’est accompagnée par des destructions d’emplois de 11% par rapport à 2013.

Or, dans le même temps, les projets réalisés en Allemagne et au Royaume-Uni ont engendré une hausse des créations de postes de respectivement 9% et 12%. «L’avenir de l’attractivité de la France passera par les grandes transitions (numérique, énergétique et santé)», complète l’étude.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...