Les secteurs industriels français devraient connaître une reprise timide

Plus des deux tiers des secteurs d’activité passés au crible par le Crédit Agricole-LCL devraient enregistrer une croissance positive ou nulle
Patrick Aussannaire

L’activité redémarre en France mais à un rythme modéré. Tel est le constat dressé par la recherche économique du Crédit Agricole dans le cadre de la publication du baromètre «France Secteurs» LCL. La croissance française devrait ainsi s’accélérer à 0,8% sur l’année 2014, après 0,2% en 2013. «Globalement, toutes les composantes de l’activité devraient se redresser en 2014», estime Axelle Lacan, économiste au sein de la banque. Une reprise essentiellement portée par la consommation des ménages qui devrait progresser de 1% cette année, après 0,3% l’an passé. Elle bénéficiera de la légère amélioration attendue de l’emploi total, avec un recul, poussif cependant, du taux de chômage. Mais aussi de la réserve d’épargne des ménages qui permettra de limiter les fluctuations de la consommation.

«Néanmoins,c’est bien un léger redressement et non un rebond qui est attendu, les nombreuses contraintes plafonnant l’évolution des différentes composantes du PIB», précise Axelle Lacan. Le point noir de la croissance française sera le commerce extérieur, qui devrait reculer de 0,5% après une baisse de 0,2% en 2013. Les exportations bénéficieront certes de l’accélération prévue de la croissance allemande cette année, estimée à 1,6%, et des économies espagnole et italienne, d’environ 0,8%. Mais insuffisamment pour contrebalancer la hausse des importations, portées par les nombreuses créations d’emplois aidés qui concernent des ménages à revenus modérés ayant une forte propension à consommer des produits extérieurs. En outre, l’appréciation de l’euro constitue également un frein à une reprise des exportations françaises.

L’investissement, qui constitue la priorité affichée par François Hollande, pourrait revenir en zone d’expansion après avoir chuté de 2,3% en 2013. Une reprise néanmoins limitée à 0,4%. L’investissement des entreprises pourrait profiter des premiers effets des mesures prises par le gouvernement pour abaisser les coûts unitaires de production, avec une hausse «marquée» des profits attendus. S’il existe des aléas baissiers, Axelle Lacan rappelle également que des aléas haussiers qui sont également venus se greffer dans le scénario dressé par le Crédit Agricole. «Face à une amélioration plus forte des débouchés européens, le dynamisme des exportations pourrait surprendre positivement».

Dans ce contexte, LCL prévoit cette année un arrêt de l’hémorragie constatée dans les secteurs de l’automobile et de l’agroalimentaire. Ce dernier, hors boisson, devrait ainsi retrouver une croissance légèrement positive de 0,2%, après une baisse de 1,2% en 2013, et la production française de boissons devrait progresser de 0,5%, après une chute de 3% en 2013 et de 0,9% en 2012. L’industrie automobile devrait quant à elle se stabiliser en 2014, après un recul en volume de 14% sur l’année dernière. «PSA et Renault pourraient reprendre des parts de marché sur leur segment et progresser de 3,7% ce qui permettrait un redressement de leur production européenne», estime cependant l’étude.

Le secteur très cyclique de la construction et de la réparation navale civile devrait se redresser de 6% en 2014, après des baisses de 16% et 4% les deux années précédentes, sous l’effet de la construction du paquebot Oasis à Saint-Nazaire. En revanche, celui du bâtiment et des travaux publics (BTP) continuera à souffrir, avec une nouvelle baisse de l’activité prévue de 2%, après celle de 4,2% déjà encaissée en 2013.

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