
Les pistes de réforme des retraites font débat parmi les économistes
Des économistes soulignent l’importance de l’effort à fournir pour rééquilibrer le régime des retraites et mettent en garde contre les risques associés à certaines mesures alors que le gouvernement a reçu vendredi dernier le rapport rédigé à ce sujet sous la présidence de Yannick Moreau, membre du Conseil d’Etat. Il alimentera le débat sur la réforme de retraites qui doit être débattue au Parlement à l’automne.
Le rapport Moreau a réévalué à la hausse les prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR) et table sur un besoin de financement de 7 milliards d’euros pour rééquilibrer le régime général et les régimes alignés en 2020. Sans surprise, le rapport discerne trois types de réformes qui pourraient être panachées. Le premier consiste à augmenter les recettes des régimes.
Par exemple en alignant le taux de la CSG appliqué aux retraités sur celui appliqué aux revenus des actifs ou en revoyant à la hausse les cotisations d’assurance-vieillesse. La deuxième option est de s’attaquer au niveau des pensions, notamment en mettant en place une sous-indexation temporaire. Enfin, le rapport suggère d’agir sur la durée de cotisations, d’un trimestre à chaque génération ou toutes les deux générations.
Le rapport appelle à privilégier les mesures les moins pénalisantes pour la croissance et le pouvoir d’achat mais ne détaille pas les effets macroéconomiques attendus de ses propositions. Il se contente de dire qu’à horizon 2022, ce sont les hausses de cotisations qui pèseraient le plus sur la croissance. L’institut d’études économiques proche des entreprises, Coe-Rexecode redoute aussi l’impact d’une hausse des cotisations (dans l’hypothèse où le rééquilibrage du système de retraite ne porte que sur ce seul paramètre). Elle se répercuterait sur le coût du travail et diminuerait la compétitivité du pays. La baisse du montant des pensions aurait aussi, selon Coe-Rexecode, un impact négatif sur la consommation et le PIB. En revanche, le recul effectif de l’âge de départ à la retraite serait positif pour l’emploi.
Pour l’économiste de BNP Paribas, Dominique Barbet, la mesure la plus efficace à court terme pour résorber le déficit des retraites serait une hausse des cotisation même si elle risque de nuire à la compétitivité française. La pilule risquant d’être dure à avaler pour les entreprises, le plus probable, selon l'économiste, est que le retour à l’équilibre des régimes de retraite soit reporté à l’après 2020.
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