Les obligations « subprime », dernier investissement en vogue...

L’indice ABX est revenu à des niveaux proches d’avant la crise, soutenu par des rendements qui restent relativement attractifs et une baisse du risque
Patrick Aussannaire

Les obligations «subprime» semblent appelées à faire leur grand retour. Encouragés par le maintien d’une politique monétaire historiquement accommodante ainsi que par la reprise de l’activité aux Etats-Unis, les investisseurs de long terme retrouvent un certain appétit pour le risque en se tournant à nouveau vers les obligations adossées à des prêts hypothécaires. L’indice ABX, mesurant sur une base 100 l’évolution des prix d’un panier d’obligations adossées aux fameux «mortgage-backed securities» (MBS) notées AAA et émises en juillet 2006, retrouve des niveaux proches de ceux d’avant la crise. A 60 cents, il est ainsi deux fois plus élevé que ses plus bas niveaux de début 2009 et se rapproche de son pic de 80 cents atteint au début de l’année 2008.

Parallèlement, les investisseurs retrouvent un appétit croissant pour les obligations dites «non-agency», celles dont les risques ne sont pas couverts par Fannie Mae ou Freddie Mac, alors que nombre d’établissements cherchent encore à céder ces titres afin d’assainir leur bilan. Leur rendement, qui s’était envolé à près de 20% en plein cœur de la crise, est aujourd’hui revenu à des niveaux compris entre 5% et 7%. Des taux qui restent cependant plus attractifs que ceux des obligations d’Etat, à environ 3,5%, ou ceux des sociétés les mieux notées, à environ 4%. Les banques en ont également profité pour offrir davantage de prêts non conventionnels, tels que les «jumbo mortgages» à des taux attractifs qui ont fondu de moitié depuis la crise à environ 5,5%.

La Fed de New York a d’ailleurs fait état la semaine dernière de son intention de céder le portefeuille de titres hypothécaires d’AIG. «Au vue de l’amélioration des conditions du marché secondaire des titres hypothécaires privés et du fort regain d’intérêt de la part des investisseurs, la Fed estime que les conditions sont réunies pour accélérer le processus de vente de Maiden Lane II», a estimé la banque centrale.

Gary Madich, directeur des investissements chez JPMorgan AM, a déjà manifesté son intérêt pour les actifs d’AIG, estimant qu'«avoir l’opportunité d’acheter un tel portefeuille sur le marché secondaire est excitant et attractif». De son côté, MFA Financial a indiqué investir en moyenne 300 millions de dollars par mois dans ce type d’obligations. Scott Robinson, vice-président de Moody’s, estime toutefois : «Je ne dirais pas que nous sommes revenus au bon vieux temps».

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