
Les marchés actions restent de marbre face aux chocs qui secouent l’économie
Rien ne semble perturber les marchés qui restent de marbre face aux chocs exogènes secouant l’économie mondiale. Brièvement remonté à 31,28 le 15 mars dernier, en pleine psychose nucléaire après le séisme et le tsunami qui ont secoué le Japon, l’indice VIX mesurant la volatilité implicite de l’indice S&P 500 a enregistré vendredi sa plus forte chute hebdomadaire depuis novembre 2008. Il est retombé à 17,53, soit ses niveaux de février. «Il semble que le marché ait intégré les derniers événements au Japon mais également les mouvements géopolitiques qui traversent le monde arabe avec au final un impact limité sur les cours du pétrole» estime les stratégistes de Natixis.
Même le pic enregistré le 15 mars est bien loin des 48,2 points que l’indice a connus le 21 mai 2010. La crise de la dette souveraine européenne avait alors entraîné le CAC 40 à la baisse de 8,5% et le Dow Jones de 6,6% en dix jours. Le VIX avait même atteint un plus haut de 89,5 le 24 octobre 2008, en plein cœur de la crise financière. «Ce marché est un des plus remarquablement résistants que j’aie jamais vu» estime Mike Shea, trader chez Direct Access Partners à New York.
«Une fois que les marchés ont réalisé que la situation au Japon n’avait pas de conséquence économique aussi importante qu’initialement prévu, le VIX a commencé à baisser», explique Hervé Le Téno, opérateur chez Newedge. Les investisseurs ont ainsi entamé une sortie progressive des instruments de couverture utilisés pour se couvrir contre une baisse trop violente de leurs positions de marché au cœur de la crise japonaise.
Natixis prévoit qu’un «tel environnement reflète la baisse de l’aversion pour le risque qui devrait être favorable aux actifs risqués dans les prochains jours en l’absence de nouvelles plus négatives qu’elles ne le sont actuellement». Le marché est d’ailleurs resté stoïque face au risque d’un plan de sauvetage de l’économie portugaise, avec un indice Eurostoxx 50 qui a progressé de 0,05% vendredi, et un indice des valeurs bancaires en zone euro qui restait à peu près stable.
A noter cependant que la courbe de volatilité des différentes maturités reste encore relativement pentue, traduisant des inquiétudes persistantes sur les perspectives de plus long terme. «La volatilité de la partie longue de la courbe de volatilité ne baissera que très lentement dans les prochaines semaines», prédit Natixis.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP -
La ponction douanière rapporte gros au Trésor américain
Au rythme actuel, les droits de douane pourraient dépasser les 300 milliards de dollars cette année. Mais une telle hypothèse, qui exclut certains effets de bord, impliquerait une répartition coûteuse de ces «taxes» entre les agents économiques, au premier chef les ménages et les entreprises américains. -
«Le potentiel des entreprises de taille moyenne devrait se libérer»
François Dossou, directeur de la gestion actions chez Sienna IM -
«Nous avons adopté un biais légèrement défensif pour des questions de valorisation»
Olivier Becker, responsable gestion crédit chez Amiral Gestion
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- En deux ans, les ETF «datés» ont réussi à se faire une place en Europe
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
- L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »