
Les investisseurs étrangers partent à la chasse aux bonnes affaires au Japon
Les statistiques publiées vendredi par le ministère japonais des Finances éclairent d’un jour nouveau la brutale appréciation du yen dans le sillage du tremblement de terre du 11 mars. La devise avait touché un plus haut historique face au dollar depuis la Seconde guerre mondiale. Une flambée attribuée à des achats spéculatifs de yens dans l’anticipation de forts mouvements de rapatriement de capitaux de la part des assureurs en prévision du règlement des dommages de la catastrophe.
Or, au cours de la semaine suivant le séisme, du 14 au 21 mars, les investisseurs étrangers ont acheté un montant net de 891 milliards de yens (7,7 milliards d’euros) en actions japonaises. Un niveau inédit depuis que la statistique est disponible depuis 2005, les analystes de Citigroup évoquant le troisième montant le plus important sur une décennie.
Les investisseurs japonais ont réduit dans le même temps leurs portefeuilles actions à l'étranger de 102 milliards de yens. Mais ils ont aussi acheté 388 milliards de yens d’obligations étrangères, ce qui bat en brèche la thèse du rapatriement de capitaux.
La chasse aux bonnes affaires a donc fait rage à Tokyo, alors que les valeurs japonaises accusaient leur plus fort repli depuis 1987 sur deux jours les 14 et 15 mars. Les intervenants internationaux n’ont en réalité pas modifié leur comportement, puisqu’ils ont fait preuve d’un solide appétit envers le Kabuto Cho depuis le quatrième trimestre 2010, étant acheteurs nets pour 21 des 23 semaines précédant le séisme dévastateur.
Citigroup «présume» toutefois que l’intervention du G7 a été plus importante que ces flux d’achats d’actions. Il faudra attendre pour s’en convaincre la publication du rapport d’activité de la Banque du Japon. Le rapport du ministère des Finances donne crédit aux «rumeurs» nées après l’intervention du G7 sur le marché des changes selon lesquelles «une bonne part» de l’achat de yens était le fait d’investisseurs actions étrangers. Les analystes de la banque prévoient dans ce contexte un prochain renversement de tendance en termes d’achats d’actions japonaises par les non-résidents, qui ont pu acheter à bon compte avant d’alléger leurs positions dans un délai restreint d’une ou deux semaines. Ce flux inverse pourrait causer une «modeste faiblesse» du yen.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP -
La ponction douanière rapporte gros au Trésor américain
Au rythme actuel, les droits de douane pourraient dépasser les 300 milliards de dollars cette année. Mais une telle hypothèse, qui exclut certains effets de bord, impliquerait une répartition coûteuse de ces «taxes» entre les agents économiques, au premier chef les ménages et les entreprises américains. -
«Le potentiel des entreprises de taille moyenne devrait se libérer»
François Dossou, directeur de la gestion actions chez Sienna IM -
«Nous avons adopté un biais légèrement défensif pour des questions de valorisation»
Olivier Becker, responsable gestion crédit chez Amiral Gestion
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- En deux ans, les ETF «datés» ont réussi à se faire une place en Europe
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
- L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »