
Les investisseurs de long terme européens réclament à l’IASB un traitement spécifique
Les investisseurs de long terme européens demandent au normalisateur comptable international (l’IASB), de prendre en compte leurs spécificités pour que leurs états financiers soient moins volatils et plus lisibles par les investisseurs, selon un document qu’a pu consulter L’Agefi.
«Le concept de modèle économique (…) devrait servir de base pour le développement ou la révision des normes comptables», écrivent la Banque européenne d’investissement (BEI), la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ainsi que ses homologues italienne (CDP) et allemande (KfW) en réponse à une consultation sur la refonte du cadre conceptuel de l’IASB. Celui-ci définit les concepts sous-jacents à l’élaboration des normes IFRS.
Alors que l’IASB réfléchit justement à mieux tenir compte du «business model» des entités concernées par les IFRS, les quatre institutions déplorent que «la proposition de l’IASB ne distingue pas les actifs qui doivent être vendus à court terme des actifs qui sont détenus dans une perspective de plus long terme». Elles suggèrent donc de créer une nouvelle catégorie de comptabilisation pour les actifs détenus à moyen et long terme, entre la comptabilisation au coût amorti et celle à la juste valeur. Cette dernière pourrait cependant figurer dans les annexes aux états financiers.
«On s’est très vite rendu compte que l’application de certaines normes IFRS et en particulier d’IFRS 9 provoquait une volatilité dans les comptes sans relation avec la réalité d’un prêteur de long terme. Au lieu de rendre un tel reporting plus transparent, elles le rendaient complètement faussé», assure Dominique de Crayencour, secrétaire général de l’association des investisseurs de long terme dont font partie la BEI, la CDC, CDP et Kfw.
L’ancien représentant de la BEI à Bruxelles explique qu’entre 2008 et 2009 le résultat de la banque est passé de 6,4 milliards d’euros à -2,3 milliards d’euros en IFRS alors qu’il évoluait de 1,7 milliard d’euros à 1,9 milliard en normes européennes. «Une institution de financement à long terme pourrait être obligée d’augmenter ses provisions et allocations de capital pour couvrir un risque de court terme inexistant, ce qui diminuerait ses activités alors même qu’elles arrivent en complément ou même en substitution des banques commerciales», assure-t-il.
Les institutions plaident aussi pour l’introduction du concept de «prudence». La consultation sur le cadre conceptuel devrait déboucher sur sa refonte en 2015.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP -
La ponction douanière rapporte gros au Trésor américain
Au rythme actuel, les droits de douane pourraient dépasser les 300 milliards de dollars cette année. Mais une telle hypothèse, qui exclut certains effets de bord, impliquerait une répartition coûteuse de ces «taxes» entre les agents économiques, au premier chef les ménages et les entreprises américains. -
«Le potentiel des entreprises de taille moyenne devrait se libérer»
François Dossou, directeur de la gestion actions chez Sienna IM -
«Nous avons adopté un biais légèrement défensif pour des questions de valorisation»
Olivier Becker, responsable gestion crédit chez Amiral Gestion
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- En deux ans, les ETF «datés» ont réussi à se faire une place en Europe
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
- L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »