
Les gérants pâtissent du retournement des marchés émergents

Les marchés émergents ne font plus rêver. Aberdeen Asset Management et Ashmore en ont fait l’amère expérience au dernier trimestre 2013. Les deux gestionnaires britanniques ont annoncé la semaine dernière une décollecte nette de respectivement 4,4 milliards de livres et 3,5 milliards de dollars (5,3 et 2,6 milliards d’euros), liée aux retraits sur leurs fonds émergents.
L’écossais Aberdeen, qui subit des sorties de capitaux depuis trois trimestres, a vu ses encours repasser sous la barre des 200 milliards fin décembre, à 193,6 milliards de livres. Il retrouve ainsi son niveau de fin 2012. Chez le londonien Ashmore, où les retraits porteraient sur un nombre limité de mandats institutionnels, les actifs gérés sont tombés à 75,3 milliards de dollars, contre 78,5 milliards fin septembre. Le jour de l’annonce, le 14 janvier, le titre Ashmore a décroché de 12%, sa plus forte chute en cinq ans.
Les deux britanniques pâtissent du repli des marchés émergents en 2013, dans le sillage du changement de politique monétaire de la Fed. L’annonce de la baisse des rachats d’actifs de la Réserve fédérale américaine a favorisé un rally sur les marchés américains et européens, au détriment des Bourses émergentes. Beaucoup plus centré sur l’Europe que ses deux compatriotes, Jupiter AM a accru ses encours de 5,9 % au dernier trimestre, à 31,7 milliards de livres, sous l’effet d’une collecte positive (458 millions de livres) et de l’appréciation des marchés (1,26 milliard de livres).
Les dirigeants d’Aberdeen et Ashmore affichent toutefois leur confiance dans leur classe d’actifs fétiche. «Nous ne voulons pas perdre notre marque de fabrique marchés émergents, nous en sommes très fiers», a déclaré Martin Gilbert, le directeur général d’Aberdeen. Son groupe va toutefois diversifier ses expertises en rachetant Scottish Widows Investment Partnership (135 milliards de livres d’encours). L’opération fera de lui le premier gestionnaire coté en Europe, devant Schroders.
Le patron d’Ashmore compte de son côté sur la «clarification de la politique monétaire» américaine pour attirer les investisseurs vers les pays émergents «aux perspectives de rendement attractives». Il vient de décrocher la première licence octroyée à un groupe non asiatique pour investir dans les actions chinoises libellées en renminbi. Au 15 janvier, les fonds émergents en monnaie locale ont toutefois encore subi 772 millions de dollars de retraits en sept jours, selon les statistiques de Citi.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP -
La ponction douanière rapporte gros au Trésor américain
Au rythme actuel, les droits de douane pourraient dépasser les 300 milliards de dollars cette année. Mais une telle hypothèse, qui exclut certains effets de bord, impliquerait une répartition coûteuse de ces «taxes» entre les agents économiques, au premier chef les ménages et les entreprises américains. -
«Le potentiel des entreprises de taille moyenne devrait se libérer»
François Dossou, directeur de la gestion actions chez Sienna IM -
«Nous avons adopté un biais légèrement défensif pour des questions de valorisation»
Olivier Becker, responsable gestion crédit chez Amiral Gestion
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- En deux ans, les ETF «datés» ont réussi à se faire une place en Europe
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
- L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »