Les fonds de pension diversifient leur allocation d’actifs

Selon une étude de Towers Watson, la valeur de leurs actifs a atteint un nouveau record. Mais le niveau des taux pèse sur le besoin de rendement
Antoine Landrot

Les fonds de pension font contre mauvaise fortune bon coeur. En dépit de la volatilité des marchés d’actions et des faibles rendements obligataires en raison du niveau des taux d’intérêt, la valeur des actifs détenus par ces investisseurs institutionnels a progressé de 9% en 2012, et atteint un record de 30.000 milliards de dollars. Le cabinet Towers Watson a mené son enquête auprès des acteurs issus des 13 principaux marchés, qui regroupent 85% des actifs des organismes de retraite à travers le monde: Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Brésil, Canada, Etats-Unis, France, Hong-Kong, Irlande, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse.

Une telle progression peut étonner étant donné l’environnement macro-économique. C’est le signe que les fonds de pension ont commencé à diversifier leur allocation au-delà des actions ou des obligations, estiment les rédacteurs de l’étude. La part de la classe d’actifs dits alternatifs (immobilier, hedge funds, infrastructures, obligations d’entreprises, capital-investissement, etc.) ne cesse de progresser au fil des années: de 6% en 1999, elle est progressivement passée à 12% en 2003, 15% en 2007 et devrait atteindre 19% en 2012 selon les estimations de Towers Watson portant sur les fonds de pension issus des sept principaux marchés (Australie, Canada, Etats-Unis, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse).

La part des actions devrait rester nettement sous la barre des 50%, pour la quatrième année consécutive. Une tendance qui devrait se poursuivre à mesure que la génération du baby boom arrive à l’âge de la retraite. «En général, les portefeuilles investis majoritairement en actions sont reversés vers des classes d’actifs plus sûres, qui servent des coupons, afin de sécuriser le versement des retraites», explique Thierry de la Noue, directeur du département investissement chez Towers Watson. Une tendance qui se fait déjà sentir au Royaume-Uni et devrait également apparaître aux Etats-Unis et aux Pays-Bas.

«Les engagements sociaux et les passifs des fonds de pension sont corrélés au niveau des taux d’intérêt. Lorsque ceux-ci sont bas, comme aujourd’hui, la valeur des engagements de retraite augmente, ce qui pèse sur les exigences de rendement des fonds», ajoute Thierry de la Noue. L’étude montre que la valeur des passifs a progressé de 113% en 2012 par rapport à 1998, alors que les actifs n’ont augmenté que de 60,5% dans l’intervalle.

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