
Les family offices plébiscitent le non-coté

La Bourse n’a décidément plus la cote auprès des investisseurs. Selon le quatrième baromètre annuel réalisé en début d’année et présenté hier par l’Association française du family office (AFFO), qui représente une centaine de membres, le capital-investissement (ou private equity) est le produit d’investissement qui a été privilégié dans l’allocation d’actifs des familles en 2018. Il a en effet représenté 21% de l’allocation, dont 12% sous forme d’investissements directs, en hausse d’un point par rapport au sondage précédent, et 9% via des fonds (stable).
Cette tendance reflète la désaffection pour les actions cotées, après un deuxième semestre 2018 sous forme de purge sur les marchés. Elles représentent 16% des placements, soit une chute vertigineuse de six points en un an. Si l’immobilier dans son ensemble baisse d’un point à 17%, c’est sous sa forme pierre-papier (à 2%). A contrario, les actifs tangibles, eux aussi non cotés (forêts, vignobles, foncier agricole…), triplent pour atteindre 4%. L’assurance vie reste stable à 13%, suivie de la dette cotée et des produits de taux (+2 points à 7%) et de l’art (stable à 2%).
La tendance devrait se poursuivre en 2019. Selon le baromètre, 60% et 57% des répondants estiment que la part du private equity devrait progresser au cours des 12 prochains mois pour les investissements via des fonds et pour les investissements directs, respectivement. L’allocation en immobilier devrait augmenter pour 40% des personnes interrogées.
En termes d’évolution, les actions suscitent un peu plus le désintérêt : la part de ceux qui estiment que les placements dans cette classe d’actifs vont croître tombe de 16 points, pour atteindre 33%. Autre signe d’une recherche de sécurité face à la volatilité du marché actions, la plus forte augmentation des prévisions concerne la dette non cotée : les répondants sont 34% à penser que ses placements vont progresser en 2019, soit 14 points de plus qu’il y a un an.
Dans un tout autre registre, le baromètre mesure également l’attrait des familles pour l’expatriation. Les répondants sont 27% à indiquer qu’elles l’ont envisagée plus facilement en 2018, soit 16 points de plus qu’en 2017 ; à l’inverse, la part de ceux qui l’ont moins envisagée a chuté d’autant (-17 points à 23%). Elément intéressant, 55% des répondants indiquent que la transformation de l’Impôt de solidarité sur la fortune en Impôt sur la fortune immobilière (en vigueur depuis le 1er janvier 2018, c’est l’une des mesures phares du gouvernement pour encourager l’impatriation) n’a pas eu d’effet important sur le retour des familles en France.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP -
La ponction douanière rapporte gros au Trésor américain
Au rythme actuel, les droits de douane pourraient dépasser les 300 milliards de dollars cette année. Mais une telle hypothèse, qui exclut certains effets de bord, impliquerait une répartition coûteuse de ces «taxes» entre les agents économiques, au premier chef les ménages et les entreprises américains. -
«Le potentiel des entreprises de taille moyenne devrait se libérer»
François Dossou, directeur de la gestion actions chez Sienna IM -
«Nous avons adopté un biais légèrement défensif pour des questions de valorisation»
Olivier Becker, responsable gestion crédit chez Amiral Gestion
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- En deux ans, les ETF «datés» ont réussi à se faire une place en Europe
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
- L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »