Les covered bonds sur le secteur public résistent à la crise de la dette souveraine

Les émetteurs vont bénéficier d’un effet rareté compte tenu de la baisse des remboursements importants sur les Pfandbriefe allemands
Violaine Le Gall

Représentant un peu moins de 20 % des émissions d’obligations sécurisées l’an dernier, les covered bonds adossés à des prêts au secteur public ont été indirectement pénalisés par la crise de la dette souveraine. Ainsi, le marché demande actuellement une rémunération plus forte pour des covered bonds sur le secteur public que pour des titres adossés à des prêts immobiliers.

En janvier dernier, Dexia Municipal Agency (DMA), la structure de Dexia Crédit Local qui émet exclusivement des obligations foncières adossées à des prêts au secteur public, a placé pour un milliard d’euros d’obligations à 10 ans pour un spread de 100 points de base (pb) tandis que BNP Paribas émettait, sur une maturité équivalente, un covered bond structuré sur des prêts immobiliers à 65 pb.

«Il y a trois ans, les obligations sécurisées sur le secteur public étaient mieux cotées que celles sur les prêts immobiliers, la situation s’est inversée», explique Gilles Gallerne, directeur général de Dexia Municipal Agency. «Lorsque le souverain va mal, les investisseurs ont tendance à penser que ses difficultés se répercutent sur les entités publiques, ajoute François Laugier, directeur financier de Dexia Crédit Local. Or, les collectivités locales contribuent assez faiblement à l’endettement public général de leur propre pays et sont souvent encadrées par des règles plus strictes que celles que les souverains s’appliquent, c’est ce que nous expliquons aux investisseurs».

La situation pourrait s’améliorer en 2011. Sur le marché allemand, premier marché en termes d’obligations sécurisées sur le secteur public, l’offre nette sera encore négative cette année. D’après Natixis, les remboursements de Pfandbriefe approcheront 40 milliards d’euros (dont 27 milliards d’euros pour les titres sur le secteur public) alors que les émissions atteindront 24 milliards. Du coup, les investisseurs allemands auront des liquidités à replacer.

DMA en particulier pourrait en outre profiter de l’arrivée à échéance des obligations garanties par les Etats émises par Dexia. «Nous prévoyons d’émettre 5 à 7 milliards d’euros sur l’ensemble de 2011,dont 2,5 milliards d’euros ont déjà été placés depuis le début de l’année, explique François Laugier. Nous envisageons d’élargir notre base d’investisseurs, entre autres, aux Etats-Unis. Nous venons à cet effet de mettre en place la documentation nécessaire pour des émissions outre-Atlantique.»

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