
Les banques espagnoles utilisent massivement les titrisations retenues
Alors qu’il a repris des couleurs grâce aux émissions au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas, le marché primaire de la titrisation en zone euro ne compte toujours pas sur les autres pays européens pour faire réellement peau neuve. Depuis la crise des subprimes, les opérations de refinancement de la BCE permettent d’offrir des liquidités aux banques n’ayant plus accès aux marchés de la dette, en échange d’actifs éligibles, dont les titrisations.
Selon UniCredit, qui se base sur les données de la BCE, l’encours total des titrisations éligibles aux guichets de la BCE s’élève à 800 milliards d’euros, ce montant n’étant qu’en partie déposé. Près de 75% de ces positions retenues sur le bilan des originateurs sont des titres adossés à des prêts résidentiels (RMBS), contre 13% des obligations adossées à des prêts (CLO) dont les portefeuilles d’actifs portent sur des prêts de PME des pays périphériques.
D’après la banque italienne, 58% de titrisations européennes éligibles au repo viennent d'émetteurs de la périphérie de l’Europe. Depuis 2008, le volume de titrisations adossées uniquement à des expositions sous-jacentes périphériques et structurées à des fins de repo a atteint les 560 milliards. L’Espagne, qui ne connaît pas les mêmes déboires que le Portugal sur le marché de la dette souveraine, apparaît comme le principal pays où les banques recourent à la technique de la rétention des titrisations. Près de 33% du panier éligible de titrisations non placées sur le marché vient d’originateurs hispaniques.
«Cela souligne les besoins relativement élevés de financement en Espagne, note UniCredit. Les transactions de repo originées et retenues seulement par le secteur des Cajas compte déjà pour plus de 110 milliards». Comme beaucoup de caisses et banques espagnoles l’ont fait depuis fin 2009, la Caixa d’Estalvis i Pensions de Barcelona et Santander Consumer Bank ont retenu ces deniers jours respectivement 5,7 et 1,4 milliard de CLO de prêts de PME, via Foncaixa Empresas 3 et Olimpa CLO 2010-1.
Les tranches éligibles retenues au Portugal, en Irlande et en Italie représentent dans l’ordre 4,6%, 6% et 14,2% du total. Plus surprenant, celles aux Pays-Bas pèsent 21,4%. «Les RMBS néerlandais comptent pour une large part dans les transactions retenues et éligibles à la BCE. Certains originateurs comme Rabobank ou ING ont titrisé un volume significatif de transactions pour du repo», précise UniCredit.
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