
Les atermoiements des banques centrales déstabilisent les marchés mondiaux
Mauvaise journée pour les marchés mondiaux qui traversent une zone de turbulences d’une ampleur «assez violente et extrême», selon Nicholas Gartside, responsable mondial des activités de taux chez JPMorgan Asset Management. Après le statu quo de la BoJ et des commandes de machines en baisse plus marquée que prévu, les marchés actions japonais connaissaient une nouvelle chute cette nuit, avec un indice Nikkei en baisse de 2,1% en séance à 13,038.09 points, après une baisse de 1,5% hier. Il accuse à présent une chute de 16,5% par rapport à son plus haut de 15.627 points atteint le 22 mai. Parallèlement, le yen s’est enfoncé à une parité de 95,6 contre dollar hier. Il s’est ainsi renforcé de près de 8% depuis qu’il est tombé à son plus faible niveau de 103,16 le 22 mai.
Les marchés obligataires ne sont pas épargnés. Le rendement des obligations d’Etat japonaises à 10 ans progressait de 3 points de base pour atteindre 0,88%. Or, depuis que le président de la Fed a envisagé pour la première fois un retrait progressif du programme de rachats d’actifs, les taux américains sont également orientés à la hausse. Malgré un relèvement de la perspective de la note des Etats-Unis par S&P à stable lundi, le taux à 10 ans a ainsi atteint 2,293% hier, soit son plus haut niveau depuis 14 mois. Pimco a même indiqué cette nuit avoir réduit sa part de détention d’obligations d’Etat américaines de 2 points à 37%.
Même son de cloche du côté des pays émergents qui connaissent un fort mouvement de retrait de capitaux. L’indice MSCI marchés émergents affiche une baisse de 1,9% à 954,38 points, soit son plus bas niveau depuis le 6 septembre dernier, avec une volatilité à 50 jours qui a grimpé à son plus haut niveau depuis sept mois. L’indice MSCI pour les BRIC a même enregistré sa dixième séance consécutive de baisse, ce qui n’était pas arrivé depuis le mois de janvier 1995. L’indice brésilien Ibovespa a ainsi clôturé à un niveau en retrait de 21% par rapport à son plus haut de cette année. L’indice russe Micex a chuté de 2,5% hier, le Hang Seng hongkongais de 1,7%, le Sensex indien de 1,5%, le SET thaïlandais de 5%, et le marché philippin de 4,6%.
Les mouvements de vente sur les marchés émergents ont également déstabilisé le marché des devises. Le réal brésilien et le rand sud-africain sont ainsi tombés à leur plus faible niveau depuis quatre ans et demi contre dollar à respectivement 2,1481 et 10,38, alors que la banque centrale indienne a été contrainte d’intervenir sur le marché des changes pour stopper la chute de la roupie, qui était tombée à un plus historique de 58,98 contre dollar.
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