Le temps semble compté pour la Grèce

Après un nouvel échec hier, une dernière réunion entre Athènes et ses créanciers est fixée lundi. Les retraits bancaires se multiplient.
Antoine Landrot
C. Lagarde, P. Moscovici, J. Dijsselbloem, K. Regling, à la réunion de l’Eurogroup, Luxembourg, 18 juin 2015.
C. Lagarde, P. Moscovici, J. Dijsselbloem, K. Regling, à la réunion de l’Eurogroup, Luxembourg, 18 juin 2015.  - 

Après la «réunion de la dernière chance» le week-end dernier et l’Eurogroupe hier, qui se sont tous deux soldés sur un échec, les responsables de la zone euro tiendront lundi prochain, à partir de 19h00 à Bruxelles, une «réunion d’urgence» pour trouver un accord qui éviterait un défaut de la Grèce. Le 30 juin, le pays fera face à une double échéance: le remboursement d’une tranche de 1,6 milliard d’euros au Fonds monétaire international (FMI) et l’expiration de son programme d’aide financière.

En attendant, la guerre des mots va bon train. «Nous avons envoyé un signal fort à la Grèce pour qu’elle s’implique sérieusement dans les négociations», a twitté Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission européenne. Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem s’est fait plus alarmiste. «Admettons que nous parvenions à un accord [ce lundi]; il est impensable que la mise en œuvre et que le décaissement aient lieu avant la fin du mois.» Une extension serait donc nécessaire.

Pour se défendre, le ministre grec des Finances a averti que la zone euro était «dangereusement proche» d’un état d’esprit «qui accepte un accident». Il a condamné le refus de ses homologues de discuter sa proposition de création d’un conseil budgétaire indépendant qui surveillerait l’exécution budgétaire de la Grèce et fixerait une limite automatique au déficit public du pays.

Quoi qu’il en soit, une partie des citoyens grecs semble passer à l’étape suivante. Les épargnants ont déjà retiré deux milliards d’euros entre lundi et mercredi, après l’échec des négociations du week-end, ont déclaré des sources bancaires à Reuters. Ce montant représente 1,5% du total des comptes des banques grecques. Jusque-là, les retraits quotidiens se limitaient à 200-300 millions d’euros. Les chiffres mensuels seront publiés le 26 juin.

Entre octobre 2014 et avril 2015, les banques ont perdu 30 milliards d’euros de dépôts, les obligeant à un recours croissant à la ligne de liquidité d’urgence (ELA) de la Banque centrale grecque, dont la Banque centrale européenne (BCE) fixe le plafond.

Vu l’échec d’hier, la tendance ne devrait pas faiblir. A tel point que face à la situation, la BCE a décidé d’organiser aujourd’hui une conférence téléphonique pour discuter de l’augmentation des ELA pour les banques grecques, ont indiqué deux sources à Reuters. Mercredi, la BCE avait déjà relevé de 1,1 milliard d’euros le plafond de ces lignes, portant le plafond à 84,1 milliards d’euros.

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