Le Royaume-Uni taxe les groupes pétroliers et les particuliers fortunés

La hausse du prix de pétrole permet au gouvernement de justifier l’augmentation du prélèvement sur la production en Mer du Nord
Violaine Le Gall

Pour boucler son budget 2011-12 sans trop peser sur les classes moyennes, le Chancelier de l’Echiquier George Osborne a décidé de taxer davantage les poches profondes que sont les compagnies exploitant le pétrole en Mer du Nord et les ménages les plus fortunés.

Pour alléger la note pour les automobilistes touchés par la hausse des prix à la pompe, George Osborne a annoncé mercredi dernier une baisse immédiate de 1 penny de la taxe à la pompe. En contrepartie, ce sont les producteurs de pétrole et de gaz dans la Mer du Nord qui paieront. L’impôt sur la production dans le pays vient en effet de passer de 20 à 32 %. Il retombera à 20 % lorsque le prix du baril retombera de façon durable sous la barre de 75 dollars. Ce relèvement de la taxation apportera 1,78 milliard de livres en 2011-12 et plus de 2 milliards à chaque exercice jusqu’en 2015.

Les entreprises du secteur ne devraient toutefois pas trop souffrir de cette décision. Avec 21 % de sa production de gaz et de pétrole basée au Royaume-Uni, BG Group sera la société la plus touchée, d’après Royal Bank of Scotland. Mais, le relèvement de la taxe ne devrait se traduire pour ce groupe que par une baisse maximum de sa valeur de 2%, d’après les analystes de RBS. Total, Shell, BP, Eni et OMV seront touchés d’une manière encore plus négligeable.

Le gouvernement a par ailleurs annoncé un vaste plan pour limiter les schémas d’optimisation fiscale utilisés par les entreprises et les particuliers fortunés, ce qui devrait rapporter 1 milliard de livres par an, soit 4 milliards jusqu’à la fin du mandat. En 2008, les montages d’optimisation fiscale ont représenté un manque à gagner de 14 milliards de livres, a précisé George Osborne. Parmi les mesures envisagées, le gouvernement veut mettre fin à certains montages permettant d’éviter le paiement des droits d’enregistrement sur des transactions immobilières et aux prêts à vie consentis par les groupes à leurs dirigeants clé. Les rémunérations différées sont également visées.

George Osborne entend enfin taxer davantage les personnes qui ne sont pas domiciliées au Royaume-Uni. Pour ceux ayant vécu dans le pays entre sept et douze ans, la contribution est fixée à 30.000 livres. Pour ceux dans le pays depuis plus de douze ans, elle passe de 30.000 à à 50.000 livres. En échange, leurs revenus rapatriés au Royaume-Uni et investis dans l’économie locale ne seront pas imposés.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...