Le régulateur renforce l’encadrement des sociétés de gestion chinoises

La CBRC augmente ses exigences, alors que les autorités locales créent des entités pour acquérir les créances douteuses de leurs banques
Antoine Landrot

Alors que la création de sociétés de gestion est extrêmement encadrée en Chine, les autorités essayent de favoriser l’émergence d’un écosystème sain à l’échelon local. Shanghai Securities News rapporte que la Commission de réglementation bancaire chinoise (CBRC) a publié en début de mois un document qui détaille les conditions à remplir et les exigences à respecter pour créer une société dans les villes et provinces chinoises.

Actuellement, la Chine dispose de quatre entités à l’échelon national, toutes contrôlées par l’Etat. Créées à la fin des années 1990, elles ont récupéré et gèrent les créances douteuses des quatre plus grandes banques publiques du pays (Bank of China, CCB, ICBC et Agricultural Bank of China). Leur rôle est assimilé à celui de «bad banks». Les règles de création de sociétés de gestion ont été assouplies au début de l’année 2013, mais les autorités locales ne peuvent créer qu’une entité par ville ou province. Elles ont ainsi donné lieu à la création de deux sociétés, dans le Zhejiang et le Jiangsu, afin de prendre en charge les créances douteuses des banques de ces provinces.

Toutefois, un certain nombre de garde-fous viennent d’être mis en place. Selon la nouvelle documentation, toute société créée à un échelon local devra afficher un milliard de yuan (120 millions d’euros) de fonds propres. Elle devra également compter parmi ses cadres dirigeants des professionnels sachant gérer des actifs dépréciés, avoir une gouvernance renforcée, des contrôles internes et disposer de systèmes de gestion des risques.

Devant l’augmentation inquiétante des créances douteuses et litigieuses (CDL) dans le système financier chinois, les autorités tentent en effet d’en limiter la diffusion incontrôlée. La CBRC interdit ainsi aux futures sociétés de gestion locales de transférer à leurs homologues les actifs douteux qu’elles auraient acquis. Les CDL devront être traitées à travers une procédure de réorganisation de dette classique, indique la commission.

Le marché des créances douteuses attire les gestionnaires, en particulier étrangers. Le californien Oaktree Capital a annoncé en novembre qu’il allait créer un fonds commun avec Cinda Asset Management, la «bad bank» de CCB introduite en Bourse à Hong Kong il y a quinze jours.

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