Le « Panel Taux » anticipe deux hausses de taux par la BCE d’ici fin septembre

Il table par ailleurs sur un relèvement de 25 pb du taux de la Banque d’Angleterre. Pour la Fed, l’hypothèse du statu quo est maintenue
Violaine Le Gall

Les gestionnaires ont intégré le virage haussier de la BCE, qui a pré-annoncé le 3 mars dernier une hausse de refi pour avril. Alors que seuls quatre panélistes anticipaient dans le dernier panel un tel mouvement, mais seulement à un horizon de six mois, tous les gérants interrogés anticipent à présent au moins une hausse de taux d’ici fin juin. 82% d’entre eux voient ainsi le taux de refi augmenter de 25 point de base (pb) à 1,25% au cours des trois prochains mois. Les trois spécialistes restants, à savoir Aurel BGC, Natixis et Société Générale CIB, s’attendent même à deux hausses dans cet intervalle, ce qui pousserait le refi à 1,50%.

Pour les gérants, ces hausses de taux ne seront pas ponctuelles. Elles marqueront le démarrage d’un cycle restrictif. A six mois, 15 des 17 panélistes prévoient que le refi atteindra 1,50%. Aurel BGC et Société Générale CIB tablent même sur une troisième hausse de taux à cet horizon, ce qui porterait le taux directeur à 1,75%.

C’est la montée de l’inflation qui incite la BCE à une «forte vigilance». En mars, elle a atteint 2,6% dans la zone euro contre 2,4% le mois précédent. Pour 2011, la BCE table sur une inflation moyenne de 2,3%.

Si l’institut d’émission européen devrait mettre fin dès jeudi prochain à sa politique très accommodante, les autres banques centrales seront vraisemblablement plus lentes à entamer un cycle haussier. Malgré une inflation à 4,4% en février, la Banque d’Angleterre n’a pas pour le moment donné de signe d’un prochain changement de sa politique monétaire. Il pourrait cependant être imminent. Huit panélistes anticipent en effet un relèvement du taux directeur de 25 pb à trois mois, à 0,75%, alors qu’ils n’étaient que trois le mois dernier. Le mouvement se poursuivrait ensuite. A six mois, sept gérants tablent sur un taux de référence à 1% et un dernier anticipe même un taux directeur à 1,50%.

Aux Etats-Unis, même si certains membres de la Fed commencent à s’exprimer en faveur d’une hausse des taux, le panel s’attend à un maintien du taux directeur à un niveau proche de zéro.

Sur les taux longs, le mois de mars a été marqué par une fuite vers les actifs non risqués au lendemain du tsunami au Japon. Mais l’inquiétude a été rapidement levée et les taux se sont légèrement tendus. Sur un mois, le rendement du Bund à dix ans s’est écarté de 20 pb à 3,4% après être descendu à 3,1% le 16 mars.

Le marché des changes a lui aussi ponctuellement réagi à la catastrophe japonaise. De 81,8 début mars, le dollar/yen est tombé sous le seuil psychologique de 80, ce qui aurait déclenché le dénouement de produits structurés qui aurait lui-même alimenté la montée du yen. Mais le dollar/yen s’est redressé grâce à une action concertée des banques centrales et il traitait vendredi à 84,2. D’après le Panel Change, le dollar/yen pourrait monter à 86 d’ici six mois.

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