
Le « Panel Crédits » surpondère nettement la classe d’actifs
La situation au Moyen-Orient et les désastres japonais n’ont pas déstabilisé longtemps le marché du crédit. Les spreads ont enregistré un pic à la mi-mars, mais les indices sont déjà revenus globalement à leur niveau de fin février. Ainsi, L’indice iBoxx sur la dette non financière en euro qui suit l’évolution du marché secondaire, est inchangé sur le mois de mars. Les spreads sur obligations financières ont même poursuivi leur mouvement de détente. L’indice iBoxx sur la dette financière subordonnée s’est resserré de 21 points de base (pb) sur le mois et l’iBoxx sur les obligations financières seniors s’est détendu de 7 pb.
La performance du crédit n’ayant pas été remise en cause le mois dernier, les gestionnaires ont renforcé leur confiance dans la classe d’actifs, en particulier DWS Investments et JPMorgan AM qui sont passés de neutre à surpondérer. Les panélistes sont 63% à surpondérer le crédit contre 45% début mars. C’est la première fois depuis novembre dernier que la majorité des gestionnaires sont positifs sur la classe d’actifs. Par ailleurs, 37 % sont dorénavant neutres, contre la moitié le mois dernier. CCR AM a ainsi abandonné son exposition à sous-pondérer pour passer à neutre.
Leurs perspectives pour le marché du crédit s’améliorent aussi. Alors que, début mars, ils étaient autant à anticiper des évolutions positive et neutre des spreads, ils sont à présent 63 % à tabler sur une détente. DWS Investments et Groupama AM ont relevé leurs anticipations, passant de neutre à positive. CCR AM, qui était le mois dernier le seul gestionnaire à attendre une évolution négative, devient neutre.
Compte tenu de l’intérêt qu’ils portent au crédit, les gestionnaires investissent massivement leurs fonds dédiés à la classe d’actifs. La part de cash est descendue à 3,96%, le plus bas niveau depuis début mai 2010.
Malgré l’appétit des investisseurs, l’activité sur le marché primaire est moins forte que l’an dernier, les entreprises ayant déjà été très actives ces deux dernières années. 28,7 milliards d’euros d’obligations d’entreprises investment grade ont été placées depuis le début de l’année contre 45 milliards d’euros au premier trimestre 2010. Ce recul des émissions est un peu compensé par la montée en puissance des obligations à haut rendement. Les émissions high yield ont représenté 12,1 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année contre 10 milliards l’an dernier. Reflet de l’intérêt croissant des investisseurs pour ce type de dette qui offre des rendements élevés, cinq panélistes citent le high yield comme catégorie de notation préférée. C’est le cas de CPR AM, DWS Investments, JPMorgan AM, Lazard Frères Gestion et de Nordea. Les gestionnaires sont toutefois moins nombreux à apprécier le high yield que début mars. Ils étaient alors huit à le nommer dans leur catégorie de notation préférée.
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