Le marché salue le retour complet de l’Irlande en catégorie investisseur

Le relèvement de la note du pays décidé par Moody’s la semaine dernière facilitera les émissions prévues dans la prochaine quinzaine
Solenn Poullennec
Photo: PHB
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Les marchés ont chaleureusement salué le retour complet de la dette irlandaise en catégorie d’investissement ce qui devrait encore faciliter les prochaines émissions du pays.

Moody’s a annoncé vendredi qu’elle relevait la note du pays de Ba1 à Baa3 et qu’elle changeait la perspective du pays de stable à positive. L’agence de notation reconnaît ainsi le potentiel de croissance du pays et sa sortie, sans filet de sécurité, de son programme de sauvetage européen. Pour la première fois depuis juillet 2011, la dette irlandaise n’est plus considérée comme «spéculative» par aucune des trois grandes agences puisqu’elle est déjà notée BBB+ par S&P et Fitch.

La nouvelle s’est aussitôt traduite sur les marchés obligataires. Le rendement des obligations à 10 ans de l’Irlande se détendait de près de 20 pb hier à 3,2% (contre 3,7% pour la dette espagnole et 3,8% pour la dette italienne). Les taux sur la dette à 5 ans baissaient quant à eux de 13 pb pour atteindre 1,6% contre 1,7% pour les titres d’Etat du Royaume-Uni.

«L’Irlande est définitivement sortie de la zone dangereuse, ce qui n’est pas encore le cas de l’Espagne et de l’Italie. Le «club» des PIIGS vient donc de perdre, à notre avis, un de ses membres pour devenir celui des PIGS», commente Dominique Daridan, analyste chez Aurel. «Notre propre modèle de notation de crédit place l’Irlande à BBB+, elle est donc plus en ligne avec l’analyse de S&P et de Fitch et suggère que Moody’s est toujours un peu en retard sur le rythme», juge de son côté le stratégiste taux d’ING, Padhraic Garvey.

L’agence de la dette irlandaise (NTMA) s’est félicitée de la décision de Moody’s et son directeur, John Corrigan, a déclaré hier qu’il annoncerait la première d’une série d’adjudications de taille modeste «probablement dans la semaine ou les deux semaines à venir», en vue de lever encore 4 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année. L’Irlande avait levé 3,75 milliards d’euros à dix ans sur les marchés au début du mois de janvier, en rencontrant une demande de 14 milliards d’euros. Le pays est pré-financé jusqu’au début de 2015.

Selon les projections du FMI, l’Irlande devrait enregistrer une croissance de 0,3% en 2013, de 1,7% en 2014 et de 2,5% en 2015. Le pays est censé ramener son déficit budgétaire de 5,1% du PIB en 2014 à 2,9% en 2015. Sa dette devrait rester équivalente à 122% du PIB dans les deux ans à venir, avant de décliner lentement.

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