Le calendrier du Brexit se resserre encore

Londres quitte l’Union européenne dans huit mois, mais plusieurs questions restent ouvertes sur l’accord de retrait.
Jean Comte, à Bruxelles
Michel Barnier, négociateur en chef chargé du Brexit et Dominic Raab, secrétaire d'État britannique à la Sortie de l’UE lors de la conférence de presse du 27 juillet 2018.
Dominic Raab, secrétaire d'État britannique à la sortie de l’UE, et Michel Barnier, négociateur en chef européen chargé du Brexit, lors de la conférence de presse du 26 juillet 2018.  -  © UE CE Lukasz Kobus

Michel Barnier a adopté un ton plutôt conciliant hier soir, lors de la clôture d’une nouvelle session de négociation «Brexit». Tout en restant ferme sur le fond : «Nous devons fournir une énergie renouvelée pour ces négociations», a-t-il déclaré à la presse.

Le temps, en effet, commence sérieusement à manquer pour finaliser l’accord de retrait qui permettra à Londres de quitter le marché unique sans à-coup. La sortie sera effective fin mars, et l’accord doit auparavant avoir été ratifié par le Parlement européen et les Etats membres. Ce qui implique que les négociations elles-mêmes doivent être achevées quelques mois plus tôt - Michel Barnier visait initialement le mois d’octobre 2018.

Sur le fond, plusieurs questions cruciales sont encore ouvertes, malgré plus d’un an de négociation sur le sujet. La publication du white paper britannique a bien permis de relancer certaines discussions, mais contient des propositions inacceptables pour la partie européenne.

Round suivant mi-août

Sur la question des douanes, par exemple, le Royaume-Uni propose de percevoir pour l’UE les droits de douane de produits entrant en Angleterre mais visant l’UE comme destination finale. Ce qui reviendrait à confier la perception d’impôts européens à Londres - hors de question pour Bruxelles.

Sur le «filet de sécurité» (backstop) visant à assurer l’intégrité de l’Irlande, Theresa May veut le mettre en place via une inclusion de facto de son pays dans l’union douanière européenne. Ce qui reviendrait à créer une sorte d’union «à la carte» avec l’UE, ce que refusent les négociateurs européens.

Enfin, les deux partenaires ont encore du travail avant de s’accorder sur la forme exacte que prendra l’accord commercial qui les liera dans le futur. «Il est compliqué de trouver un terrain d’entente sur la relation économique», a admis Barnier.

En échange, le secrétaire d’Etat britannique Dominic Raab a menacé hier de revenir sur la facture de sortie - la fameuse «Brexit bill» pourtant agréée en décembre dernier par son prédecesseur David Davis. «Il n’a d’accord sur rien tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout», a-t-il résumé.

Les deux parties ont convenu hier de se revoir à la mi-août pour continuer leurs discussions. En attendant, la Commission européenne s’attend ouvertement au pire : dans une communication publiée la semaine dernière, elle appelait l’ensemble des acteurs économiques à se préparer à un Brexit sans accord.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...